27/05/2015

MAGGIE (HENRY HOBSON - 2015)

Profiter du temps qui reste



Avant de revenir de nouveau cet été sous les traits de Terminator, notre bon vieux Schwarzy fait une légère escale dans le milieu du cinéma indépendant américain et dans un registre complètement inédit, le drame.





Dans le Midwest, une ado est contaminée par un virus qui transforme lentement ceux qu'il frappe en zombie cannibale. Son père refuse de l'abandonner. C'est une terrible épreuve au dénouement tragique qui les attends.



Maggie est une œuvre que l'on peut difficilement qualifier de film d'horreur, et même de genre zombies, tellement le propos du film nous prend à revers. Premier long-métrage réalisé par le britannique Henry Hobson, designer de métier (a notamment réalisé le générique de films tels que Blanche neige et le Chasseur, Rango, et même de jeux vidéos dont l'excellent The Last of Us), Maggie est un pur film dramatique. En effet, point de gore ni d’archétype simpliste, stéréotypé et véhiculé par le genre (groupe de survivant cherchant un endroit pour se réfugier... Vu des milliards de fois), Hobson se concentre de la plus belle des manières sur la relation poignante entre un père fragilisé (Arnold Scwarzennegger) et sa fille infectée (Abigail Breslin).






Il est important de souligner l'imagerie sombre du film, en raccord avec le contexte et l'effet dramatique que veut amener le réalisateur à travers l'écran. Un rapprochement stylistique proche d'autres films post-apocayptique âpre et terne comme La Route ou Les Fils de l'Homme. Ici les teintures de gris pèsent sur le sentiment de désolation et de fin du monde. Autre influence notable, The Last of Us, avec cet impression de désespoir total où rien ne sera plus du tout comme avant. La réalisation est dans cette mouvance réaliste, sobre et quasi documentaire, se concentrant essentiellement sur ses personnages au comportement humain et s’intéressant donc à la détresse d'une cellule familiale face à une situation plus qu'insupportable.


La vraie surprise de ce film c'est la présence d'Arnold Schwarzenegger. Mon scepticisme des premiers instants à laissé place à une évidence totale dans ce choix de casting. Certes, son rôle est quasi mutique, pour semble-t-il masquer les carences au niveau de son jeu mais sa sobriété est d'une classe totale. Et puis merde, la larmes Schwarzeneggerienne existent, et ça, ça vaut tout l'or du monde. Lui qui fut Mister Univers, cette énorme montagne de muscles, figure indescriptible du cinéma d'action qui se retrouve finalement dépassé par le temps. Arnold représente parfaitement ce personnage, ce fermier à la carrure imposante mais vieillissante. Un rôle qui démythifie sa carrière. Cette ancienne figure quasi déifié se retrouve ici incapable de sauver sa progéniture Il est finalement comme nous, un simple humain auquel la vie nous bouffe de jour en jour. Abigail Breslin, qui pour son jeune âge dispose déjà d'une filmographie solide, nous montre une fois de plus sa palette complète d'actrice en devenir.





Maggie est une œuvre cryptique portée par un grand Schwarzy. Sa photographie grise et terne correspond à la thématique sombre du film, à savoir le deuil familial. Il n'est plus difficile de voir son enfant mourir sans ne rien pouvoir faire, mais parmi la noirceur du film, une scène, pure, véritable et par la même d'autant plus tenace avec ses couleurs chaudes, nous rappelle à quel point il faut cependant profiter du temps qui reste.




Francis Hustler

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