CRITIQUE : SHAUN LE MOUTON (Shaun The Sheep – Mark Burton et Richard Starzack – 2015)

Adapté de la série de Nick Park, créateur de "Wallace et Gromit", "Les Pirates ! Bons à riens, Mauvais en tout", "Chicken Run"…

Quel exercice difficile cette fois-ci que de proposer à nos chers internautes une critique d'un film comme Shaun Le Mouton. J'essaye toujours d'écrire une critique plutôt courte, teintée d'humour et d'humeurs afin qu'elle puisse délicatement et délicieusement faire germer en vous l'envie d'avoir envie de voir ou de ne pas voir le film présentement et précédemment cité (dites cette phrase sans respirer une seule fois).

Quelles idées pertinentes, quels arguments tangibles vais-je pouvoir utiliser, quel axe prendre (chocolat ou menthe océan), pour exprimer à la fois ma profonde et sincère admiration pour le studio Aardman, et à la fois ma frustration devant l'œuvre ici exposée dans toute sa splendeur ?

        Car effectivement, Shaun le mouton n'est incontestablement pas ZE Shaun ze sheep (en langue de shakespeare quota mots anglais oblige). J'en vois déjà qui veulent m'empaler, m'écarteler, me massacrer ma petite bouille de critique de cinoche de mes...hum. Bref, plongeons d'un grand bond dans notre océan de remarques en tâchant de ne pas prendre l'eau (ce que je ferai céan évidemment... Comprend qui peut).

Shaun le mouton est un long métrage en stop-motion, c'est-à-dire en pâte à modeler chez nous (quotas de mots français oblige), retraçant les déboires de Shaun, donc, vivant dans une ferme éloignée de la ville avec ses petits camarades. Le fermier suit scrupuleusement une feuille de route routinière, précise, d'activités ennuyantes à la longue pour les petits moutons et en particulier pour Shaun. Lui, c'est un mouton qui rêve de vacances, sans se faire tondre (par les agences, ha ha...hum...). Mais le chien du fermier, fidèle jusqu'à recevoir tous les matins la porte de la maison dans la tronche (voir le film), ne l'entend pas de cette manière et fait son job de gardien, impassiblement et sempiternellement. Jusqu'au jour ou les moutons ont une chance d'aller en ville...et je pense qu'il faut arrêter exactement ici la présentation de l'histoire.

Bêêêê Bêêêê , on est pas des bêêêêtes

Vous vous doutez bien qu'une des thématiques abordées dans ce métrage va être "campagne douillette et confortable, bio et vivante" versus "ville méchante uniformisée, artificielle et froide", et que les protagonistes vont changer après avoir vécu une aventure tout-à-fait urbaine (à ordure...re-hum).  L'histoire ne m'a pas vraiment intéressée, et je garde le souvenir profond et impérissable d'épisodes de la série beaucoup plus subtils. Cependant, c'est indubitablement la galerie pittoresque de personnages loufoques qui fait mouche ! Et c'est la grande qualité du film. Les relations entre eux (et du coup les gags) prennent véritablement vie grâce à un soin tout particulier accordé à ce qui les motivent et les meuvent. Les modèles sont encore plus vivants que jamais, sans compter la maîtrise technique de haute volée du studio. Rien à redire de ce côté. Et en plus c'est par moment vraiment très drôle. J'ai ri, et rien que pour ça le film vaut le coup.

Passons de ce qui fait les grandes qualités à des éléments perturbateurs selon moi. Pourquoi les personnages parlent-ils?!!!! Plus exactement ils gromeuleullent (du verbe gromeulleuller...la gromeuleullation quoi). Quelle faute artistique ! Cela signifie que le médium consacré à l'image et les mécanismes de narration ne sont pas maîtrisés à donf ! (quota de mots de djeuns oblige).

Les personnage parlent pour ne pas parler et expriment quelque chose que de toute façon on a compris sans parole.

Alors pourquoi? Aye aye aye, triple aye! Ce n'est pas parce que le public ciblé a 28 ans de moins que moins (i am 32) qu'il faut se sentir obligé de faire ça. Ajoutons en sus un gros problème de rythme dans la mise en scène qui vient parfois gâcher notre plaisir, une histoire qui s'avère plutôt maigre, et une admiration sans bornes du travail de chez Studio Aardman, et vous avez typiquement l'introduction de cette critique...

Vous voyez ou je veux en venir?

Oui, je recommande vivement Shaun Le Mouton aux enfants et aux adultes ; Oui, ce film est bon et est fait pour les gens bons (d'agneau) ; Oui, il a des défauts ; Oui, il est très sympathique a regarder ; Oui, c'est bien ; Oui, c'est en dessous des autres productions Aardman ; Oui, allez le voir avec toute la famille ;...

Un filmeu commeu ça

Mais ce ne sera pas d'une adoration déévouée qu'il jouira auprès des fans d'Aardman, à la manière des Wallace et Gromit ou autres Pirates. 
Ne le comparez pas a d'autres films d'animation, Aardman ne se compare qu'avec Aardman. 
Voilà les petits conseils que je promulgue afin de garantir une bonne haleine (de mouton) cinématographique.... (désolé, il fallait finir sur un quota de jeux de mots pourris).

Jean-Baptiste