30/03/2015

SÉANCE DE RATTRAPAGE : VANISHING POINT (Richard Sarafian - 1971)

POINT LIMITE ZÉRO

           " Ainsi va la Challenger poursuivie par les garnements bleus sur roues, les voitures de la vicieuse escouade de la circulation sont après notre conducteur solitaire, le dernier héros américain, le centaure électrique, le demi-dieu, le super conducteur de l'ouest doré ! Deux vilaines voitures nazies sont juste derrière le beau conducteur solitaire, les voitures de police sont de plus en plus proches de notre âme-héros dans sa voiture-âme. Oui bébé, ils sont sur le point de frapper, ils vont l'attraper, l'écraser, violer la dernière belle âme libre de cette planète... Mais, il est écrit que si l'esprit du mal a armé le tigre avec des griffes, Brahman a pourvu des ailes à la colombe. Ainsi parla le super gourou. As-tu entendu ? "
Et ainsi parla Super Soul, DJ aveugle d'une radio locale, rapporteur solidaire de la quête solitaire qui anime Kowalski. Conducteur hors pair, ce dernier a parié qu'il relierait Denver à San Francisco en moins de douze heures – là où il en faut plus de quinze pour un individu dépourvu de speed et préoccupé par sa vessie.

24/03/2015

ANALYSE / CRITIQUE : BIRDMAN (Birdman or (The Unexpected Virtue of Ignorance) - Alejandro Gonzalez Inarritu - 2014)

« I'M A FUCKING ACTOR ! »

Nous sommes en présence de deux idées qui se réfléchissent : les déambulations d'un homme qui cherche ce qu'il est, et en parallèle un film qui réfléchit et montre son statut de film (la caméra qu'on sent comme jamais, la scène où le Birdman prend vie dans la rue et scande quasi face caméra que de toute façon, le spectateur ne veut qu'action, blockbuster, et qu'il n'a que faire des pensées philosophiques des films d'auteur). Le fait que les deux principaux choix de cadrage soient les multiples caméras à l'épaule suivant les personnages dans les couloirs exigus des loges du théâtre et les plans qui prennent plus de hauteur, par exemple celui montrant la scène de théâtre de haut, parmi les câbles, projecteurs, fils surplombant les acteurs, ou ceux montrant le ciel et le haut des immeubles forme une bivalence nous mettant à la fois proche de l'homme – les couloirs sinueux pour le labyrinthe du cerveau- et témoin de la mécanique qui l'écrase – les fils du marionnettiste, le réel derrière le jeu, l'homme en slip derrière le super-héros.