Suite au commentaire bienveillant de votre serviteur à propos de La Belle et la Bête, Roland cible à son tour un trailer et un autre monstre célébrissime. Et pas le moindre. Voici la bête du jour :
Pour
être franc, je n'ai pas tenu longtemps avant de regarder la bande
annonce lors de sa sortie officielle. Je ne suis pas un fan pur et
dur de Kaijū Eiga1, mais revoir
Godzilla sur un écran de cinéma me fait extrêmement
plaisir. Figure emblématique de la culture populaire et qui a
démocratisé le genre des Kaijū, la série des Godzilla prend pour racine des préoccupations écologiques sérieuses, la peur du nucléaire au premier plan. Il ne faut pas oublier
que le film originel² est sorti au Japon en 1954, dans un pays
encore traumatisé par les bombardements américains.
Depuis, jusqu'en 2004, on dénombre en tout et pour tout 28 films sur Godzilla. En
comptant les deux versions américaines, nous en sommes maintenant à
30 :
Rappel
historique sur le cas Godzilla aux USA avant de commenter un peu cette bande
annonce. A la base, Steve Miner, réalisateur de films d'horreur,
reçoit au début des années 80 l'autorisation de la Toho, alors
détentrice de la licence, pour produire un Godzilla sur le marché
américain. Le projet est abandonné car beaucoup trop onéreux pour
les studios. Le projet ressort du carton en 1992 lorsque Tristar
achète les droits non pas pour un film mais pour trois, avec attention (!) la promesse de "rester fidèle à l'oeuvre originale".
Le scénario est écrit en 1994 par Ted Elliot et Terry Rossio.
Tristar choisit la même année son réalisateur, Jan de Bont, qui
venait d'obtenir un franc succès public grâce à Speed. Quant aux effets
spéciaux, Stan Winston (Jurassic Park, Terminator) devait être au
commande. Devait, car le projet tombe encore à
l'eau (Tristar refusa de payer les 120 millions de budget).
Maquette du Godzilla, version Stan Winston |
C'est
alors qu'arrive Roland Emmerich et sa société Centropolis
Entertainment. Lui et son accolyte Dean Devlin signe pour un film à
condition "de le faire à leur façon". Tristar accepte
et balance un gros majeur à la Toho. On connaît la suite, le film
est une bouse absolue salissant l'image et le charme de l'oeuvre
originelle. La Toho, gênée par l'impopularité du film, décide à nouveau de produire plusieurs Godzilla au Japon entre 2000 et 2004.
Legendary
Pictures et la Warner annoncent en août 2009
avoir acheté les droits de Godzilla à la Toho pour un nouveau film.
Le président de Legendary, Thomas Tull a annoncé : « notre
intention est de produire un Godzilla que nous, en tant que fans,
voulons voir. Notre plan est de rendre justice aux éléments
essentiels qui ont permis au personnage de rester dans les mémoires
de la culture populaire ». Le scénario, quant à lui, est
écrit par David Goyer, avant d'être retravaillé par Franck Darabont (The
Mist, la
Ligne Verte, les
Evadés, The Mist... Le
mec c'est pas un guignol). Encore plus surprenant est le choix du
réalisateur par Legendary, Gareth Edwards. Ce dernier n'a réalisé
qu'un seul film (et quel film !) Monsters sorti en 2010, petit
film indépendant au budget ridicule et ayant fait sensation à
travers le monde.
Les premières secondes du trailer affichent clairement la couleur. Les images sont
sublimes, mettant directement en avant l'ambiance de désolation, de
fin du monde. Le plan d'ensemble, où l'on voit les soldats déchirer l'atmosphère, est magnifique. La bête est là en dessous. Elle se terre, camouflé par un brouillard de cendre et de fumée. La musique de György
Ligeti, déjà hypnotisante dans 2001
l'Odyssée de l'espace,
plonge le spectateur dans cet univers où la mort est semble t-il
omniprésente. Le ton est donné. Il est assez respectueux de la
part des producteurs de ne pas avoir directement présenté la bête dès le premier trailer. Elle reste cachée, mais se réserve sans doute pour la prochaine bande annonce.
En
ce qui concerne l'histoire, très peu d'informations sont révélées.
Nous savons juste que des monstres marins gigantesques menacent
la sécurité du Japon et
de la côte
Ouest des États-Unis. Un
jeune officier, Ford Brody (Aaron Taylor-Johnson) va tenter de
retrouver ses proches. Sa femme (Elisabeth Olsen) gère les blessés
dans un hôpital à San Francisco, tandis que son père (Bryan Cranston alias
Walter White) et sa mère (Juliette Binoche) enquêtent sur
ces créatures et leur impact sur l'environnement terrestre. On
retrouve également au générique Ken Watanabe.
Sur
le papier, le projet semble très audacieux et les premières images
donnent envie. Ce qui peut surtout craindre à propos de ce film est
ce que l'on nomme le syndrome du fan service. Bien
évidemment, rien ne peut encore nous assurer que le long-métrage se
contentera uniquement d'alimenter la passion des fans. Nous le
saurons seulement le jour de sa sortie, le 14 mai 2014 en France.
Wait and see !
2 : Il existe en vérité deux films. Godzilla (Gojira) de Ishirô Honda (1954) et Godzilla, King of the Monsters, remontage américain du film japonais de Terry Morse (1956)
1 : Kaijū Eiga - littéralement "cinéma des monstres", genre qui regroupe les films de monstres géants japonais.
ROLAND
N.B : Mai 2014 coïncide avec le soixantième anniversaire de Godzilla
En guise de bonus, voici un site viral bien sympathique sur la promo du film : http://www.mutoresearch.net/ A vous de déchiffrer !
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