SANS PEINE ET SANS GAINE
Bon. Je vais être franc dès le
départ : Michael Bay fait partie de ces réalisateurs que je
déteste (bien placé entre Brett Ratner et Renny Harlin pour ne
citer qu'eux). Un mec capable de vous balancer dix explosions en
moins de temps qu'il n'en faut pour pisser un coup. Génie, despote,
connard d'opportuniste (producteur de remake tel que Freddy,
Massacre à la Tronçonneuse ou encore l'immonde Vendredi
13), il est en fait la continuité de la vision du Nouvel
Hollywood lancé par Spielberg et tonton Georgie (il a d'ailleurs
bossé pour Lucasfilm), à savoir produire des films à la
rentabilité facile afin de se lancer dans la réalisation d’œuvres
beaucoup plus personnelles. Une chose est sûre :
No Pain No Gain est son film le plus personnel. Oui
oui ! Vous avez bien entendu !
Le film reste du pur Michael Bay en matière de
mise en scène. On retrouve partiellement sa « patte »,
notamment l'utilisation abusive de contre-plongée ou encore des
panoramiques à 360°. Avec ce film, Bay nous montre un de ses
nouveaux jouet, je veux parler de la GoPro.
Il en met partout ce cochon. Toujours à la mode, Bay se sert
également de ralentis crâneurs, voir
racoleurs, que Paul W.S. Anderson ou encore Zack Snyder lui
envieraient beaucoup. Néanmoins, il
reste tellement modéré dans ses choix de cadrage que cela finit par
surprendre. De plus, le rythme du film est agréablement plaisant,
sans aucune once d'ennui. On en vient même à se demander si
cette mise en scène est juste là pour servir
de clin d’œil, voir accentuer le côté second degré omniprésent
du film.
En
effet, même si c'est tiré d'une histoire
vraie, tout est tellement capillotracté
que l'on remarque facilement les libertés entreprises par Michael
Bay. Ironique, cynique, No Pain No
Gain devient un véritable doigt
d'honneur à tout rationalité en terme d'authenticité. Et ce, même
si Bay tend à se justifier plus d'une fois. Le problème est qu'il
essaye, d'une certaine manière, de nous faire croire qu'il peut être
un auteur dans le sens « je
sais raconter des histoires », mais
se vautre malheureusement sur plusieurs points. Tout d'abord,
l'utilisation abusive de voix-off, parfois décalée, renvoie a de
multiples informations déjà représentées à l'image. Ce qui est
totalement inutile. Enfin, j'en reviens à cette mise en scène qui
oscille entre sobriété et outrance, ce qui déséquilibre
totalement le film.
En ce qui concerne le casting, Ed Harris
apparaît peu, mais reste d'une classe habituelle (et ce malgré ses
tongs de vacanciers). Rien que sa présence fait du bien au film. La
plus grosse surprise vient de Dwayne Johnson qui excelle dans son
rôle de Paul Doyle, ancien détenu cocaïnomane ayant découvert la
voie de Dieu. Il joue sur plusieurs tons, comique ou dramatique, tout
en restant crédible. Et sinon Marky Mark ? Même si il a troqué
sa casquette à l'envers pour des Ray Ban, il reste la même
tête à claque depuis La Planète des Singes de Tim Burton.
Douchebag.
Le
culte du corps et de l’argent facile, l’ambition sans but, la
dictature de l’American
Dream…
Tout y est. Michael Bay, dont le style outrancier habituel en fait
pour certains l’antéchrist du cinéma, est ici absolument raccord
avec son
sujet.
Et encore, par rapport à ses précédents films, il s'est calmé,
notamment en matière d'explosion (une seule ! Une seule putain
de bagnole !). Alors oui No
Pain No Gain
est une satire sociale et bancale sur la société américaine. La
recherche du ''bonheur'', à savoir le pognon, est un thème véhiculé
depuis très longtemps. Mais je dois dire que j'avais rarement vu un
traitement aussi con et décomplexé. Le réalisateur des
Transformers
fait
des mésaventures du Sun Gym Gang un film
d'action drôle
et délirant, mais aussi un emblème de ce qui ne tourne pas rond en
Amérique. Et rappelle au passage qu'il n'est peut-être pas aussi
demeuré que sa filmographie laisse présager, car il y a un vrai
fond derrière tout ça. On
est loin de Bad
Boys 2 bordel !
Bref !
Tout ça pour dire que c'est un film con, idiot, mais parfois quand
un débile filme une bande de débiles, l’équation est quasi
parfaite.
En
cadeau le placement de produit putassier du film :
Roland
aka Michel Desjoyaux
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire