DEUX JOURS, UN CANNES
Et c'est la suite tant attendue du Petit Festival de Charlotte. Aujourd'hui, elle s'attaque à deux gros morceaux : Maps to the Stars de David Cronenberg, qui espère enfin grappiller son résidu de Palme, et Deux Jours, Une Nuit de Luc et Jean-Pierre, deux briscards qu'on ne présente plus et qui viennent l'air de rien comme quasiment chaque année obtenir leur petite distinction un sourire malinois au coin. Sacré eux !
« Sa voix s’est étouffée. Il parlait de plus belle » (extrait de Life Itself de Steve James)
Spam to the rats
L’envers du décor Cinéma "bienvenue-chez-les-névrosés-hystériques", avec petit jet de sang et visions cauchemardesques sur l’écran du Palais. La drôlerie grinçante de Cronenberg prend une dimension assez bien vue parmi les images du Festival le plus célèbre du monde. Stars en crise, jeune acteur ignoble, recherche d’image de soi, méthode d’acting "made in John Cusack" très drôle (il fait remonter le bagage identitaire du personnage en massant ses cuisses, wouah).
John Cusack fait son gourou dans Maps to the Stars |
Allez, j’ose faire ici un de mes premiers pronostics : Palme d’interprétation pour Julianne Moore, qui ne serait pas très contestable. Se réjouissant du malheur des autres en robe sous-vêtements du meilleur goût, folle de peur devant le fantôme de sa mère, Julianne joue Havana qui joue à jouer, et même sur les toilettes en mode constipation. Elle a peur de rien Julianne.
La campagne de Cotillard
«Votez pour moi ! » – Sandra/Cotillard, mini accent belge pour l’occaz’
Sandra qui a deux jours et une nuit pour convaincre ses collègues d’abandonner leur prime pour lui permettre de ne pas perdre son travail. Ce scénario percutant qui voit un combat et une sorte de test humain de la solidarité ou de l’individualisme : « Tu comprends j’ai ma terrasse à faire, mets toi à ma place ! ».
Fabrizio Rongione et Marion Cotillard se régalent dans Deux Jours, Une Nuit des frères Dardenne |
« Ils ont dit quoi, les autres ? » : question qui revient dans la bouche de presque tous les collègues dont elle va à la rencontre, comme pour se jauger sur l’échelle de la bonne conscience.
Une campagne qui aurait pu être passionnante à suivre s’il n’y avait eu ses petits trop plein de réel que, je suppose, les Dardenne Brothers surkiffent : des seconds rôles tellement réels qu’ils en jouent mal, des cadres « je filme mais pas trop ». L'exemple étant Cotillard en voiture, épaule et cheveux au premier plan, le reste est en contre-jour, ou un bout de poteau et une épaule qui dépassent. Le moche, c’est Palme d’Or. Mention spéciale à la bretelle de soutif de Marion et à sa petite queue de cheval cheveux gras. Avec ça, si t’as pas le César en 2015, faudra engueuler ta styliste.
"T'inquiète cocotte ! Avec nous deux, c'est dans la poche !" |
Et sinon, à part tout ça, y avait un film indien à "Un Certain Regard", Titli, dans lequel on retrouve un coup de sang très Cro-Cro, ce festival, quelle violence.
On a aussi vu The Disappearance of Eleanore Rigby, qui si l’on voulait faire court, serait un chemin entre Blue Valentine et Alabama Monroe. Un joli montage qui nous fait peu à peu découvrir la lente déconstruction d’un couple (Jessica Chastain et James McAvoy).
Et comme on voit de tout à Cannes, on découvre même la vie d’un critique de cinéma extraordinaire, Roger Ebert, dans Life Itself, son monde de mots, comment il a continué à parler même sans voix. Comme dirait un ami, « l’important est de voir des films ».
Et certains voisins de siège parfois, psychologues de métier, nous expliquent pourquoi le film qu’ils ont vu la veille est raté. Mais ouiiiiii, mon ouïe est capable de tout entendre, vas-y !
Sur ce, et jusqu’au prochain sprint jusqu’au Palais, salutations cannoises.
CHARLOTTE
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