20/01/2017

LE BILAN 2016

      Veuillez nous excuser pour le retard certain en ce qui concerne nos "tops/flops" respectifs, mais nous sommes passés maîtres dans l'art du suspens. Quoiqu’il en soit, nous revenons tous pour vous fournir nos coups de cœur, nos déceptions, nos vibrations et nos dégoûts cinématographiques de l’année 2016, tout en vous souhaitant d’autres coups de cœur, déceptions, vibrations et dégoûts pour l’année 2017. Bien que très souvent subjectifs, nous nous efforçons d’avoir des avis (quasi) objectifs (du moins nous le voulons de toutes nos forces), pour vous satisfaire, même si certains d’entre eux peuvent vous heurter. Sachez que le cinéma est avant tout une affaire de goût avant d’être une affaire de réflexion.




      Nous sommes humains, mais pour ainsi dire, passionnés. Donc laissez-vous transporter par nos écrits. Riez, soyez émus, soyez d’accord ou non, réagissez, agissez. Comme nous devons toujours le faire dans la vie. 



       Surtout, restez curieux et alertes !

(Merci M.W-N pour l'introduction... Le rédacteur n'a pu introduire lui-même car il a un rhume.)


M.W-N


    Parce que (désolée, mais j'ai envie de commencer par cette locution conjonctive) cette année 2016 a connu beaucoup de suites par mode et par manque d'inspiration, j'aimerais débuter par ma catégorie BOUSE :

       En première bouse, je donne le titre de Reine de la bouse aux (attention, vous allez être étonnés) Visiteurs 3. Je rajouterai avec plaisir en deuxième position l'Âge de glace 5 qui n'est pas mal non plus dans son genre de bouse, SOS Fantômes, Independence Day Resurgence, la Tour 2 contrôle infernale (que tout le monde a oublié)...
Mais je n’ai pas trop envie de m’attarder sur ces films que, finalement, personne n’attendait et que, finalement, tout le monde est allé voir en connaissance de cause.

    Je voudrais saluer cette année comme étant une « bonne année », cinématographiquement parlant bien sûr (ma vie privée, on s’en fiche).
30 films ont attiré mon attention, m’ont plu, bouleversée, captivée, intéressée, m’ont transportée dans un univers poétique, initiatique, fait de rêve et/ou de réalité. Mais on m’a demandé de dresser un top 5, ce qui sera une tâche très difficile.

TOPS :

Première claque de l’année 2016 :

1 - The Hateful Eight (Quentin Tarantino)


The Hateful Eight (ou les 8 salopards en français), de (oh et puis, est-ce nécessaire de citer son nom?)…
Il faut une première fois à tout. Je ne pensais pas mettre un jour dans mon top celui que l'on entend à tort et à travers, celui qui est plébiscité partout, celui que je trouve très souvent « too much » et qui a une réputation qui le surpasse la plupart du temps, selon moi. Ce réalisateur culte qui s'inspire beaucoup trop des autres pour trouver une identité qui lui est propre (mis à part son sang « ketchup ») m'a captivée. Ce film qui honore le théâtre et le western leur donne un sens original et surprenant. Quentin Tarantino a su avec brio dépasser les codes dans lesquels ces deux arts étaient emmurés. Cette pièce de théâtre filmée avait besoin des plans, des silences de Tarantino et de ses brillants acteurs pour avoir un nouveau souffle. Les codes archaïques du théâtre comme celui du souffleur ont su aider le western de Tarantino : un western orignal sans sable mais avec de la neige, sans beaucoup de paysages mais dans un huis-clos. Le film prend de l'ampleur dans cette auberge qui nous réserve sans cesse des surprises.
Néanmoins,Tarantino se perd dans la scène de la fellation (qui nous retire de notre auberge) et la scène gore de la fin (qui ne raconte pas grand chose). Choquer pour choquer n'a jamais servi, mais sans ces deux bémols, ce film est bien l'un des meilleurs de l'année 2016.
Merci Quentin Tarantino de m'avoir fait oublier que j'étais dans une salle de cinéma !

J'ai mis en première position un film qui est sorti le 6 janvier 2016, je mets en deuxième position un film qui est sorti le 21 décembre 2016 (ça y est, j'ai fini l'année, je peux partir). 


Donc, la deuxième claque de l'année 2016 est :

2 - Paterson (Jim Jarmush)

Alors ce film ne raconte rien de spécial, ne présente (presque) pas d'action, mais a un univers puissant.
Nous entrons dans la vie d'un conducteur de bus, joué par Adam Driver (que beaucoup ont vu en Kylo Ren dans Star Wars VII), poète à ses heures perdues. Nous n'entrons pas que dans sa vie, mais dans sa tête et tout ce que ça importe. Nous embarquons dans un long et tendre poème qui ne s'arrête, pour ainsi dire, jamais. Il continue toujours à nous emporter pendant le générique et après. Ce film qui ne raconte rien est fort parce qu'en vérité, il raconte la vie, il nous raconte.

Il ne reste plus qu'à lire Paterson de William Carlos Williams.






Troisième claque de l'année 2016 : allez ! Un film d'animation !

3 - Zootopie (Byron Howard et Rich Moore)


Ce film montre que Disney en a finalement dans le ventre. L'anthropomorphisme est décidément sa marque de fabrique. Ce qui est franchement bien pour nous. Cette jolie histoire pleine de références en tous genres, et de gags millimétrés et intelligents existe pour nous ravir. N'oublions pas la scène avec Flash (non non, pas Flash Gordon, ou le copain d'Arrow, mais Flash le paresseux) qui restera mythique :





Quatrième claque de l'année 2016 : allez ! Un autre film d'animation pour la route !

4 - Ma vie de courgette (Claude Barras)


Et celui-ci est français en plus ! Oui, bon, d'accord. Il est franco-suisse.
Ma vie de courgette traite d'un sujet difficile et risqué, celui d'enfants « oubliés » par la vie, placés dans un foyer. Ce sujet difficile est traité avec finesse et bienveillance, douceur et poésie. Il ne tend jamais vers le cliché et s'écoule de façon à ce que nous prenions part aussi à la vie de courgette.
(A noter la brillante reprise du vent nous emportera de Sophie Hunger.)







Cinquième claque de l'année 2016 : embarquement dans le...

5 - Dernier train pour Busan (Sang-Ho Yeon)

Malgré une fin stéréotypée, le film nous tient en haleine du début jusqu'à la fin. Ce film n'est pas qu'un film de zombies, mais un film d'action, d'émotion. Il déborde d'amour. Ce père prêt à tout pour sauver sa fille est touchant. Ce train qui semble inoffensif aux premiers abords devient oppressant.











FLOPS :

          Ces films que je vais vous présenter sont des claques aussi, mais dans le mauvais sens du terme. En revanche, je ne ferai pas de longues phrases pour les FLOP. Si je prends des raccourcis, si mes remarques semblent gratuites pour vous, veuillez m'en excuser.

         Comme j'ai mis un film à gros budget que (presque) tout le monde attendait en haut de ma liste de TOP, je vais mettre un film à gros budget que (presque) tout le monde attendait en haut de ma liste de FLOP. Allons-y :



1 - The Revenant (Alejandro Gonzalez Iñárritu)


Long, ennuyant, puritain, pro-américain et anti-acadien.

Mention spéciale pour cette fameuse scène avec l’ours qui dure des plombes et qui n'est pas très crédible (c'est plus intéressant de regarder Grizzly Man, si vous voulez mon avis).







2 - Ave César ! (Frères Coen)


Ave César! des frères Coen (leur filmographie dans l'ensemble me plaît).

Pourquoi ? Quel but ?










3 - The Neon Demon (Nicolas Winding Refn)


Nicolas Winding Refn, le fils spirituel de Jodorowsky (oui, oui, c'est ce qu'il dit).
Malgré une esthétique impeccable, les scènes outrancières et l'histoire n'ont aucune utilité, la morale n'est pas perceptible, enfin bref, je crois que tout est dit.








4 - Midnight Special (Jeff Nichols)

Malgré un début prometteur, le film s'essouffle et ce qu'il avait promis au départ devient dérisoire à la fin.












5 - Cézanne et moi (Danièle Thompson)

La relation épistolaire entre Émile Zola et Paul Cézanne est très intéressante. Néanmoins, l'idée d'en faire un film n'est pas forcément utile.
Ce film ne prend pas de risques, et s'écoute beaucoup trop.








Mentions spéciales aux Délices de Tokyo, à Creed, à Chocolat, à Carol, à Steve Jobs, au Garçon et la bête, à Elle, à Green Room, à Moi, Daniel Blake, à Merci Patron !, à Jodorowsky's Dune, à la Tortue rouge, à Kubo et l'armure magique, à Toni Erdmann, aux Premiers, les derniers, la Nouvelle vie de Paul Sneijder, Voir du Pays, Divines, The Strangers...

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Charlotte


TOPS :

Les films de la route
Embarquement sur les chapeaux de roues



         Une route est un chemin intérieur. Un bon film offre un parcours, et fait profiter facilement du voyage. Cette année, quelle joie de constater que la route était là, très souvent concrète à l'écran, tracée de cailloux, de goudron ou de terre.





1 - Divines (Houda Benyamina)

De la périphérie, de la banlieue et du camp rom, des coulisses, des couloirs, rêver qu'on roule en Ferrari et viser le ciel











2 - Les Premiers, les Derniers (Bouli Lanners)

Un pont quasi divin et des âmes perdues dans un paysage gris et doux, des images qui nous suivent encore et qui ont ouvert l'année d'une belle poésie.











3 - Ma vie de courgette (Claude Barras)


Le lieu pour les petits perdus, ça tient chaud au coeur la pâte à modeler.












4 - Mademoiselle (Park Chan-wook)


Les deux héroïnes de ce film auront dû les pousser les murs, les franchir les barrières, pour s'épanouir et vivre d'elles-mêmes leur nouvelle route !










5 - The Neon Demon (Nicolas Winding Refn)

Ville page blanche de conte maudit, la fulgurance non-récompensée de Cannes – boh c'est parce qu'il fait trop chaud dans le Sud ;-)











en 2016 on a ...

… fuit sur les routes avec Michael Shannon* et Joel Edgerton, pour sauver Alton et ses yeux qui voient le « monde juste au-dessus du nôtre » invisible aux autres. Une percée sublime qui ouvre les possibles, c'était dans Midnight Special de l'exceptionnel Jeff Nichols. [*c'est possible d'en faire encore l'acteur de l'année ?? talonné de pas loin par Adam Driver ! ]
         On a repris la voiture dans Comancheria de David Mackenzie et foncé, le vent en poupe, pour essayer de lutter contre le système qui nous oppresse.
Puis on a pris un bus jusqu'à Paterson de Jim Jarmusch, la ville-nom, réceptacle routinier de la poésie,
       et, chanson de Shakira dans les oreilles, roulé jusqu'à la nouvelle ville, ironiquement calquée sur la nôtre – Humanotopie ? - : Zootopie de Byron Howard et Rich Moore ;
       on a fait un saut à la piscine municipale avec L'Effet aquatique de Solveig Anspach,
      et dans les coulisses du théâtre avec Soko La Danseuse de Stéphanie Di Giusto.
      En sortant une musique nous est parvenue d'un quartier de Dublin, réinvesti par la jeunesse et l'énergie : Sing Street de John Carney, et la traversée devint possible !
     Mais il faut parfois faire le trajet à pied, courageusement, malgré la neige, c'est courageux d'avoir 17 ans : Quand on a 17 ans d'André Téchniné.
La sortie en pleine nature peut être catharsis, et petit à petit l'homme devient rocher ou nuage, dans l'expérience The Revenant d'Alejandro G. Inarritu, avec l'histoire d'un acteur immense, en fond.
      La route qui mène à Manchester by the sea de Kenneth Lonergan, petite ville du Massachusetts, dans le film du même nom, c'est son montage qui réunit passé et présent non plus comme images subliminales, mais comme images côte à côte. L'axe de récit du film fait des souvenirs une présence quotidienne, rendant proches ceux qui sont fantômes et remplissant les corps de l'avant. Ou comment emplir une route familière de toute une vie.
      La même (presque) vie et ses surprises mènent Samuel du Sud de la France à Londres dans Demain tout commence d'Hugo Gélin, où il va faire du monde un cirque, une réplique drôle, un trucage, pour sa fille Gloria. Du haut d'une falaise ou d'un toit, il ne faut pas avoir peur que la vie soit une cascade. L'enchanteur de jours Omar Sy colore autrui, et devient plein et fort, à la fin, sourire jusqu'aux oreilles, tête haute, comme précédemment dans Samba.
    Attention, sur le trajet, aux zones de quarantaine comme le village contaminé de The Strangers de Na Hong Jin, en sortir provoque un effet radical.
   Préférez donc les chemins de traverse et, une nouvelle fois le bus, avec sa famille, ses livres, et au volant son Captain Fantastic de Matt Ross, c'est tout un monde philosophique qui s'agite vers la ville.
    C'est long, une route, et les oasis sont bienvenues ; il existe une île-monde où tout peut être vécu : La Tortue rouge de Michael Dudok de Wit.
Il en reste des espaces à explorer, comme ce qui nous domine, là-bas au-dessus. Mais ceux qu'on pense inconnus nous rendent en fait aptes à communiquer. Pensez à bien lire les légendes sur la carte : Premier Contact de Denis Villeneuve.
    En bord d'horizon, sur la falaise, est érigée une statue de Liberté : Tu ne tueras point de Mel Gibson.
Il est donc bon de quitter sa maison parfois pour préférer toutes ces routes, car elle peut s'avérer prison, engoncée dans des cadres sociaux, n'est-ce pas Carol - Todd Haynes ?
   Des rues de Philadelphie nous sommes finalement arrivés en haut des marches, à la fin du combat, peut-être pas victorieux, dans tous les cas grandis, et clamant notre nom haut et fort, même si le souffle est court : Creed de Ryan Coogler.
    Il y a des mondes qu'on ne voit que quand on sait en lire les codes, et retourner le tapis de jeux pour le voir apparaître, en ça Alton pourrait copiner avec Mike, Dustin, Lucas et Eleven, la petite bande à vélos de Stranger Things (et vla une série qui s'incruste dans ce Top ciné).
     Retourner le tapis de jeux et VOIR ! Une bonne conclusion et aussi une bonne définition de ce qu'est le cinéma !!

Rendez-vous en 2017 pour continuer la route.


FLOPS :

         Sinon, dans la décharge 2016 qui est aussi une voie sans issue, nous ne pouvons rien faire pour eux désolée : Ma Loute, Ils sont partout, La fille du train, Five #pasdrole, Le Coeur régulier #mou, attends c'était quoi ce truc de l'été ah oui ! Independance Day the return of the machin chose.

En travaux de recyclage : Juste la fin du monde, Personal shopper, Frantz, Café Society.

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Red_Fox


        Puisque c'est la tradition, nous nous plions volontiers au jeu des tops/flops pour l'année écoulée. Il est néanmoins utile de garder à l'esprit le fait que ceux-ci ne peuvent s'appliquer qu'aux films vus et que nombreux sont ceux que j'ai ratés en salle cette année et pour lesquels je continue donc d'avoir les plus hautes attentes ou la plus grande curiosité (parmi lesquels : LaLa Land, The Neon Demon, Mademoiselle, Tu ne tueras point, Kubo et l'armure magique, Comancheria, Miss Peregrine et les Enfants particuliers, Manchester by the sea, Toni Erdmann, The Strangers, I, Daniel Blake)


        À noter également que les tops et flops ne sont pas ici classés par ordre de préférence.


TOPS :

1 - Zootopie (Byron Howard et Rich Moore)


Le meilleur Disney depuis bien longtemps et qui rehausse le niveau après l'horriblement stupide et mal ficelé Reine des Neige. Une bonne histoire, un humour à plusieurs niveaux, un visuel qui tient la route, des idées de mise en scène et un propos pas dénué d'intérêt. Une vraie bonne surprise.










2 - Sausage Party / Popstar : never stop stopping


Deux films pour une place : celle de la comédie américaine. Si cette dernière, toujours écrite by the book, a tendance à être fort prévisible même lorsqu'elle propose un divertissement honnête (Nos Pires Voisins 2, Bad Moms, War Dogs …), elle démontre cette année encore sa capacité à innover même si de telles prises de risques génèrent de grandes difficultés pour les montages financiers de projets qui jouissent en contrepartie d'une liberté de ton salvatrice.  







3 - The Hateful Eight (Quentin Tarantino)


Sans jamais faire de films fondamentalement mauvais, la tendance de QT à la citation tous azimuts – quand ce n'est pas à l'autocitation – et à la connivence gros sabots a eu tendance à me lasser quelque peu, tout en demeurant un inconditionnel de sa mise en scène et de ses personnages. Rien à faire : même un film un peu faible de Tarantino demeure au-dessus du panier global et s'il y a bien des choses que je n'aime pas du tout dans ces Huit Salopards (la voix off explicative qui apparaît subitement, les plans inutiles de fellation hivernale et quelques autres effets pas très heureux), ce huis clos a une classe folle et une atmosphère incroyable – mention spéciale à la musique de Morricone et à la scène utilisant une musique composée pour The Thing mais qui n'avait pas atteint le final cut et pose l'ambiance pour les deux heures à suivre.




4 - Captain Fantastic (Matt ross)

Si certain décrient volontiers les prétendus "bons sentiments" qui inonderaient cette œuvre, je reste de l'avis que le propos y est pourtant systématiquement nuancé, soulignant sans cesse qu'en toutes choses l'excès est dommageable. L'histoire d'un homme qui a choisi de faire sortir sa famille d'un système inique et de son jusqu'au-boutisme nécessairement limité à trop vouloir préparer ses enfants à une vie autonome, génère plus d'un écho chez l'individu du XXIème face à l'état du monde.

Un feel good movie qui rappelle qu'une autre voie est possible. Un bol d'air. Power to the people and stick it to the man !





5 - Dalton Trumbo (Jay Roach)

Si le rythme du début de film m'a quelque peu décontenancé, le reste du récit touche juste en remettant un coup de projecteur sur les effets désastreux de la méfiance et des préjugés sur les individus – en l'occurrence le maccarthysme ici. La justesse de l'ensemble du casting – Cranston en tête of course – soutient un propos riche qui alterne parfaitement la comédie et les phases plus dramatiques, définitivement indissociables. En se demandant de quoi un homme est capable au nom de ses principes et pour sa famille – dont les intérêts ne sont pas toujours en adéquation –, Trumbo propose essentiellement une réflexion sur les mêmes thèmes que Captain Fantastic.







Mentions spéciales : Le Garçon et la bête, Les Animaux Fantastiques, Premier Contact, The Nice Guys 



FLOPS :


1 - Get a job (Dylan Kidd)

Précisément la comédie américaine ultra-prévisible et à l'humour repassé dont on se souvient si peu ne serait-ce que quelques heures après, malgré un casting solide mais un manque tenace d'idées, d'épaisseur et surtout d'originalité tant dans le propos que dans une mise en scène sans relief.










2 - Free state of Jones (Gary Ross)


Caricature du film qui cherche à accrocher un oscar et devient une fresque plombante et manquant de souffle. Trop long, trop lent, trop chargé, trop mélodramatique, trop prévisible. La seule originalité vient d'un montage (parfois) parallèle avec le procès d'un des descendants métis du héros (Matthew McConaughey) mais cette partie s'avère tellement anecdotique qu'elle ne sert qu'à hacher le film sans grande utilité ni susciter un intérêt suffisant. Le film se veut dans la veine de 12 Years a Slave et finit par sombrer dans l'horreur d'ennui qu'était La Dame de Fer.






3 - Elle (Paul Verhoeven)

Je me demande sincèrement si Verhoeven n'a pas écrit lui-même les dialogues de ce film. Vu qu'il ne parle pas français, ça expliquerait sans doute leur abyssale inconsistance et leur haute improbabilité. Ça sonne faux à chaque réplique et le service minimum d'Isabelle Huppert qui fait ce qu'elle veut donne d'ailleurs l'étrange impression de ne pas être dirigée et de s'en foutre royalement – "ça colle au personnage", diront ses défenseurs. La deuxième moitié du film bénéficie toutefois d'une atmosphère pesante digne d'intérêt mais c'est bien la seule chose que j'y vois à sauver. Le suspense tombe très vite à plat, le spectre de la protagoniste est invraisemblable de même que le traitement de son univers professionnel. Le propos se veut sulfureux : il est simplement ridicule.





4 - Assassin's Creed (Justin Kurze)

Une horreur visuelle et un scénario bordélique. Les scènes d'actions sont découpées au hachoir émoussé, les décors extérieurs systématiquement planqués sous une épaisse couche de fumée et de poussière – histoire d'être sûr de ne rien voir – et l'abus de CGI ajouté aux mouvements aériens permanents finissent par définitivement fracturer la rétine. Niveau histoire, l'erreur consiste à avoir voulu faire un film trop dense et résumer des dizaines d'heures de jeu en un film de deux. Résultat : tout est expédié, ça passe sans cesse du coq à l'âne et le traitement de l'histoire comme des personnages ne peut être que superficiel et caricatural. Je n'ose imaginer le sentiment de quelqu'un découvrant le film sans ne rien savoir des jeux. Le point principal demeure pourtant simple : depuis que la saga existe, les phases de jeu en-dehors de l'Animus ont systématiquement gonflé tout le monde – preuve en est que plus les jeux sortent et moins ces phases sont importantes. L'intérêt principal d'Assassin's Creed a toujours reposé sur l'immersion historique. Alors réaliser un film dont les trois quarts se situent en-dehors de l'Animus… Faites donc un film purement en costumes et le récit n'en deviendra que plus limpide, les personnages plus approfondis et l'histoire plus riche avec plus de place pour étendre ses ailes. Aguilar et l'Inquisition, ça avait l'air cool. Le reste est douteux. Et arrêtez le fan service pas finaud pour les joueurs. Quand la mise en scène s'inspire d'un gameplay, c'est toujours raté.


5 - Deadpool (Tim Miller)


Survendu comme "un Marvel différent et subversif", il possède bien quelques gags sympas mais ne vaut clairement pas la réputation dont il bénéficie. Sauf si on est un ado. Et c'était déjà l'argument de vente principal des Gardiens de la Galaxie – et si tout est "différent", plus rien ne l'est les copains. D'une manière générale, l'ensemble des productions superhéroïques tombe actuellement dans le même panier convenu et réchauffé. À cet égard, malgré quelque gros défauts, Batman v Superman était de loin celui avec le plus d'envie et de qualités cette année.






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Roland


« Eh bien on se sera bien gratté les couilles au cinéma cette année »
Anonyme

TOPS :


1 - The Strangers (Na Hong-jin)

Claque monumentale. Visuellement beau, doté de séquence incroyable et déjà culte (notamment celle de l'exorcisme, qui me revient ostensiblement en tête), Na Hong-jin balance le spectateur dans les cordes comme s'il était un simple rookie face à un Mike Tyson sous testostérone. Dérangeant, sombre et d'une noirceur implacable, le film parfait pour une bonne séance de PLS.







2 - The Nice Guys (Shane Black)


Shane Black ne changera jamais et tant mieux. Un duo parfait et complémentaire (mention spéciale à Ryan Gosling en détective benêt et dépressif), un scénario fouillé qui tient la route et une ambiance 70's des plus agréables pour le meilleur buddy movie depuis... L'Arme Fatale tiens !








3 - Mademoiselle (Park Chan-wook)

Film plastique par excellence. Ce bon vieux Park nous balance un tableau baroque toutes les 20 secondes et ce, sur un film d'une durée de 2h20. Terriblement beau, sans aucun problème de rythme, intelligent et un brin audacieux. D'ailleurs Abdelatif Kechiche devrait regarder cette œuvre et prendre sa retraite immédiatement après.









4 - Green Room (Jeremy Saulnier)

Le jeune réalisateur qui monte a encore frappé. Après un excellent premier film, Blue Ruin, Saulnier nous revient avec un film de genre jouant à fond les ballons sur tous les codes possibles et inimaginables. Doté d'un casting solide et expérimenté, Green Room est surtout un pur moment de folie viscérale. Et pour un second film, le gaillard a déjà sa propre patte. A voir bordel, si ce n'est pour rendre hommage au regretté Anton Yelchin, parti (beaucoup) trop tôt...








5 - Les Ardennes (Robin Pront)

Ce que la Belgique fait de mieux avec la bière. Thriller noir et sans concession, Les Ardennes nous rappelle à quel point le cinéma belge est en forme, mais aussi à quel point la France régresse dans le genre.











Mention spéciale : Creed de Ryan Coogler, Le Dernier Train pour Busan de Yeon Sang-Ho, Premier Contact de Denis Villeneuve, Spotlight de Thomas McCarthy


FLOPS :


1 - DC Comics 

Autant en profiter et réunir sur la première place la peste et le choléra. Entre le violeur de rétines qu'est Zack Snyder et le schizophrène David Ayer, DC nous fait un malin plaisir à se foutre méchamment de notre gueule de film en film. Trop c'est trop.









2 - Ben Hur (Timur Bekmambetov)


Arrête ton char, Timur !











3 - Independance Day : Resurgence (Roland Emmerich)


Mais pourquoi je vais au cinéma putain ?












4 - Blood Father (Jean-François Richet)

Actioner ridicule et nauséabond. Jean-François Richet fait dorénavant partie de la catégorie des réalisateurs sans ambitions. Triste.










5 - Gods of Egypt (Alex Proyas)


(LOL) M'en rappelle plus j'étais bourré...











Prix Bernard-Henri Levy : Radin ! De Fred Cavayé

Hommage à ceux qui nous ont quittés cette année : Alex Proyas, Benoit Magimel, Fred Cavayé, Ramzy Bedia, Roland Emmerich, Barry Sonnenfield, Jack Black, Edgard Ramirez... Votre enveloppe charnelle est peut être encore de ce monde, mais vos talents se sont biens envolés vers d'autres cieux.

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Mumu


Et c'est reparti pour un tour !


TOPS :

1 - Paterson (Jim Jarmusch)

Une semaine dans la vie quotidienne d'un jeune poète en proie à l'absurdité du quotidien. Jim Jarmusch nous offre non seulement le meilleur rôle de Kylo Ren au cinéma et signe mine de rien l’un de ses meilleurs films. En voilà un qu'on ne voyait plus vraiment venir. Gros coup de cœur !










2 - Les délices de Tokyo (Naomi Kawase)

Quelques mois dans la vie quotidienne d'un pâtissier japonais en proie à l'absurdité de sa fonction. En lui faisant découvrir le secret de la recette des dorayakis, une vieille femme lui révélera le sens de la vie. Beau et poétique, le nouveau film de Naomi Kawase aborde la question de l'héritage et de la transmission des savoirs dans un japon qui semble avoir perdu le goût…








3 - The Strangers (Na Hong-jin)

Quelques jours dans la vie quotidienne d'un flic au pays du matin pas si calme que ça en proie à l'absurdité de son enquête. Le réalisateur de The Chaser nous embarque dans un thriller qui varie les genres en fonction des séquences et nous livre un kaléidoscope du cinéma coréen, passionnant et frénétique. On ne comprend pas grand chose, mais on en sort étourdi, incrédule, parfois sceptique et finalement conquis.








4 - Kubo et l'armure magique (Travis Knight)

Avec La Tortue Rouge, Ma vie de courgette, Le Garçon et la Bête et Zootopie, le meilleur film d'animation de l'année. Et il fallait bien n'en choisir qu'un. Ce fut le dernier né des studios Laïkas...












5 - Jodorowsky's Dune (Frank Pavich)

Certes, ce film ne date pas de 2016, mais sa sortie tardive sur grand écran  et sa très belle édition toute récente chez Blaq Out vaut bien une place dans ce classement. Un magnifique hommage au cinéma, aux grands qui le composent, aux génies qui l'ont transcendé et aux Don Quichotte qui l'ont fantasmé un jour...  A noter la présence du très sympathique et peu prolifique Richard Stanley, qui a lui aussi connu de terribles déconvenues avec sa pathétique aventure sur le tournage désastreux de L’Île du docteur Moreau, adaptation foireuse du chef d'oeuvre de H.G. Wells dans les années 90Tentative elle-même narrée dans l'excellent documentaire nommé Lost Soul, réalisé par David Gregory. Jamais sorti en France en dehors de quelques festivals... C'est triste.






FLOPS :

     Au mieux des déceptions, au pire de sacrées douches froides. Ce qui est parfois pire que de goûter aux véritables bouses... Une liste qui va faire grincer des dents plus d'un.


1 - Ave Cesar ! (les frères Coen)

Dans la catégorie "d'habitude j'aime...", je demande le dernier Coen qui, sous prétexte de livrer une vision hilarante de l'âge d'or hollywoodien, nous livre des scénettes plus ou moins bien connectées entre elles.











2 - The Revenant (Alejandro Gonzalez Iñárritu)

Man vs. Wild sous Prozac with a vengeance de mémé à la fin. Dans la catégorie "grosse coquille vide surestimée", ça s'impose... C'est ultra-répétitif et abscons. On s'ennuie comme c'est plus permis. Dans l'Ouest rien de nouveau par rapport à ce qui a déjà été dit jadis avec bien plus de conviction et d'âme. Je pourrais faire la liste de tous les westerns ou trips sauvages qui écrasent littéralement Léo Lady Oscar l'écolo... mais franchement, je perdrais beaucoup trop de temps.









3 - The Neon Demon(Nicolas Winding Refn)

Dans la catégorie "réalisateur en roue libre qui se prend pour le Messie". Ça ne manque certes pas d'images chocs et d'idées, mais Refn n'inspire absolument aucune empathie, aucun intérêt, ni rien en fait. Ça se regarde d'un air poli... ça nous ennuie bien vite... et ça s'oublie.










4 - High Rise (Ben Wheatley)

Dans la catégorie "grosse déception" de la part d'un réalisateur que j'estime... Snowpiercer immobile, qui fait donc du surplace dans tous les sens du terme. J'attendais tellement mieux de la part du réalisateur dingue et fascinant de Touristes ou Kill List. Loin d'être déshonorant (certains plans sont sublimes, Tom Hiddleston est parfait et le reste du casting est à l'avenant), mais certainement pas au niveau de mes attentes...









5 - Julieta (Pedro Almodovar)

Dans la catégorie "film pour mémère", je ne peux que citer le dernier Pedro Al-malaudos-var...

















NULLITÉS A LA PELLE :

C'est parti, je finis mon inventaire avec les films de la honte... Ceux qui m'ont donné envie de brûler ma carte UGC illimité...
L'Age de glace 5, Les Visiteurs 3 (c'est ça, riez), SOS Fantômes, Civil War, Suicide Squad,...


Mentions spéciales à Your NameCreed, à Carol, à Steve Jobs, au Garçon et la bête, à Elle, à Green Room, à Sully, à Moi, Daniel Blake, à la Tortue rouge, à Toni Erdmann, aux Premiers, les derniers, La Nouvelle vie de Paul Sneijder,...

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