Veuillez nous excuser pour le retard certain en ce qui concerne nos "tops/flops" respectifs, mais nous sommes passés maîtres dans l'art du suspens. Quoiqu’il en soit, nous revenons tous pour vous fournir nos coups de cœur, nos déceptions, nos vibrations et nos dégoûts cinématographiques de l’année 2016, tout en vous souhaitant d’autres coups de cœur, déceptions, vibrations et dégoûts pour l’année 2017. Bien que très souvent subjectifs, nous nous efforçons d’avoir des avis (quasi) objectifs (du moins nous le voulons de toutes nos forces), pour vous satisfaire, même si certains d’entre eux peuvent vous heurter. Sachez que le cinéma est avant tout une affaire de goût avant d’être une affaire de réflexion.
Nous sommes humains, mais pour ainsi dire, passionnés. Donc laissez-vous transporter par nos écrits. Riez, soyez émus, soyez d’accord ou non, réagissez, agissez. Comme nous devons toujours le faire dans la vie.
Surtout, restez curieux et alertes !
(Merci M.W-N pour l'introduction... Le rédacteur n'a pu introduire lui-même car il a un rhume.)
(Merci M.W-N pour l'introduction... Le rédacteur n'a pu introduire lui-même car il a un rhume.)
M.W-N
Parce que (désolée, mais j'ai envie
de commencer par cette locution conjonctive) cette année 2016 a
connu beaucoup de suites par mode et par manque d'inspiration,
j'aimerais débuter par ma catégorie BOUSE :
En
première bouse, je
donne le titre de Reine de la bouse aux
(attention, vous allez être étonnés) Visiteurs 3.
Je rajouterai avec plaisir en deuxième position l'Âge de
glace 5 qui n'est pas mal non
plus dans son genre de bouse, SOS Fantômes,
Independence Day Resurgence,
la Tour 2 contrôle infernale
(que tout le monde a oublié)...
Mais
je n’ai pas trop envie de m’attarder sur ces films que,
finalement, personne n’attendait et que, finalement, tout le monde
est allé voir en connaissance de cause.
Je
voudrais saluer cette année comme étant une « bonne année »,
cinématographiquement parlant bien sûr (ma
vie privée, on s’en fiche).
30 films ont attiré
mon attention, m’ont plu, bouleversée, captivée, intéressée,
m’ont transportée dans un univers poétique, initiatique, fait de
rêve et/ou de réalité. Mais on m’a demandé de dresser un top 5,
ce qui sera une tâche très difficile.
TOPS :
Première claque de l’année 2016 :
Première claque de l’année 2016 :
1 - The Hateful Eight (Quentin Tarantino)
The Hateful Eight
(ou les 8
salopards en
français), de (oh
et puis, est-ce nécessaire de citer son nom?)…
Il
faut une première fois à tout. Je ne pensais pas mettre un jour
dans mon top celui que l'on entend à tort et à travers, celui qui
est plébiscité partout, celui que je trouve très souvent « too
much » et qui a une
réputation qui le surpasse
la plupart du temps, selon
moi. Ce réalisateur culte qui s'inspire beaucoup trop des autres
pour trouver une identité qui lui est propre (mis
à part son sang « ketchup »)
m'a captivée. Ce film qui honore le théâtre et le western leur
donne un sens original et surprenant. Quentin Tarantino a su avec
brio dépasser les codes dans lesquels ces deux arts étaient
emmurés. Cette pièce de
théâtre filmée avait besoin des plans, des silences de Tarantino
et de ses brillants acteurs pour avoir un nouveau souffle. Les codes
archaïques du théâtre comme celui du souffleur ont su aider le
western de Tarantino : un western orignal sans sable mais avec
de la neige, sans beaucoup de paysages mais dans un huis-clos. Le
film prend de l'ampleur dans cette auberge qui nous
réserve sans cesse des surprises.
Néanmoins,Tarantino
se perd dans la scène de la
fellation (qui nous retire de notre auberge) et la scène gore de la
fin (qui ne raconte pas grand chose). Choquer
pour choquer n'a jamais servi, mais sans ces deux bémols, ce film
est bien l'un des meilleurs de l'année 2016.
Merci Quentin
Tarantino de m'avoir fait oublier que j'étais dans une salle de
cinéma !
J'ai mis en première position un film qui est sorti le 6 janvier 2016, je mets en deuxième position un film qui est sorti le 21 décembre 2016 (ça y est, j'ai fini l'année, je peux partir).
Donc, la deuxième claque de l'année 2016 est :
2 - Paterson (Jim Jarmush)
Donc, la deuxième claque de l'année 2016 est :
2 - Paterson (Jim Jarmush)
Alors
ce film ne raconte rien de spécial, ne présente (presque) pas
d'action, mais a un univers puissant.
Nous
entrons dans la vie d'un conducteur de bus, joué par Adam Driver
(que beaucoup ont vu en Kylo Ren dans Star Wars VII),
poète à ses heures perdues. Nous
n'entrons pas que dans sa vie, mais dans sa tête et tout ce que ça
importe. Nous embarquons dans
un long et tendre poème qui ne s'arrête, pour ainsi dire, jamais.
Il continue toujours à nous emporter pendant le générique et
après. Ce film qui ne
raconte rien est fort parce qu'en vérité, il raconte la vie, il
nous raconte.
Il
ne reste plus qu'à lire Paterson
de William Carlos Williams.
Troisième claque
de l'année 2016 : allez ! Un
film d'animation !
3 - Zootopie (Byron Howard et Rich Moore)
3 - Zootopie (Byron Howard et Rich Moore)
Ce
film montre
que Disney en a finalement dans le ventre. L'anthropomorphisme
est décidément sa marque de fabrique. Ce qui est franchement bien
pour nous. Cette jolie
histoire pleine de références en tous genres, et de gags
millimétrés et intelligents existe pour nous ravir. N'oublions
pas la scène avec Flash (non non, pas Flash Gordon, ou le copain
d'Arrow, mais Flash le paresseux) qui restera mythique :
Quatrième
claque de l'année 2016 : allez ! Un
autre film d'animation pour la route !
4 - Ma vie de courgette (Claude Barras)
4 - Ma vie de courgette (Claude Barras)
Ma vie de courgette
traite d'un sujet difficile et risqué, celui d'enfants « oubliés »
par la vie, placés dans un foyer. Ce sujet difficile est traité
avec finesse et bienveillance, douceur et poésie. Il ne tend jamais
vers le cliché et s'écoule de façon à ce que nous prenions part
aussi à la vie de courgette.
(A
noter la brillante reprise du
vent nous emportera de Sophie
Hunger.)
Cinquième claque de l'année 2016 : embarquement dans le...
5 - Dernier train pour Busan (Sang-Ho Yeon)
FLOPS :
Ces films que je vais vous présenter sont des claques aussi, mais dans le mauvais sens du terme. En revanche, je ne ferai pas de longues phrases pour les FLOP. Si je prends des raccourcis, si mes remarques semblent gratuites pour vous, veuillez m'en excuser.
Comme j'ai mis un film à gros budget que (presque) tout le monde attendait en haut de ma liste de TOP, je vais mettre un film à gros budget que (presque) tout le monde attendait en haut de ma liste de FLOP. Allons-y :
1 - The Revenant (Alejandro Gonzalez Iñárritu)
Mention spéciale pour cette fameuse scène avec l’ours qui dure des plombes et qui n'est pas très crédible (c'est plus intéressant de regarder Grizzly Man, si vous voulez mon avis).
2 - Ave César ! (Frères Coen)
Ave César! des frères Coen (leur filmographie dans l'ensemble me plaît).
3 - The Neon Demon (Nicolas Winding Refn)
Malgré une esthétique impeccable, les scènes outrancières et l'histoire n'ont aucune utilité, la morale n'est pas perceptible, enfin bref, je crois que tout est dit.
Malgré un début prometteur, le film s'essouffle et ce qu'il avait promis au départ devient dérisoire à la fin.
5 - Cézanne et moi (Danièle Thompson)
Ce film ne prend pas de risques, et s'écoute beaucoup trop.
Mentions spéciales aux Délices de Tokyo, à Creed, à Chocolat, à Carol, à Steve Jobs, au Garçon et la bête, à Elle, à Green Room, à Moi, Daniel Blake, à Merci Patron !, à Jodorowsky's Dune, à la Tortue rouge, à Kubo et l'armure magique, à Toni Erdmann, aux Premiers, les derniers, la Nouvelle vie de Paul Sneijder, Voir du Pays, Divines, The Strangers...
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Charlotte
TOPS :
Les
films de la route
Embarquement
sur les chapeaux de roues
Une route est un chemin intérieur. Un bon film offre un parcours, et fait profiter facilement du voyage. Cette année, quelle joie de constater que la route était là, très souvent concrète à l'écran, tracée de cailloux, de goudron ou de terre.
1 - Divines (Houda Benyamina)
De la périphérie, de la banlieue et du camp rom, des coulisses, des couloirs, rêver qu'on roule en Ferrari et viser le ciel
2 - Les Premiers, les Derniers (Bouli Lanners)
Un pont quasi divin et des âmes perdues dans un paysage gris et doux, des images qui nous suivent encore et qui ont ouvert l'année d'une belle poésie.
3 - Ma vie de courgette (Claude Barras)
Le lieu pour les petits perdus, ça tient chaud au coeur la pâte à modeler.
Le lieu pour les petits perdus, ça tient chaud au coeur la pâte à modeler.
4 - Mademoiselle (Park Chan-wook)
Les deux héroïnes de ce film auront dû les pousser les murs, les franchir les barrières, pour s'épanouir et vivre d'elles-mêmes leur nouvelle route !
Les deux héroïnes de ce film auront dû les pousser les murs, les franchir les barrières, pour s'épanouir et vivre d'elles-mêmes leur nouvelle route !
5 - The Neon Demon (Nicolas Winding Refn)
Ville page blanche de conte maudit, la fulgurance non-récompensée de Cannes – boh c'est parce qu'il fait trop chaud dans le Sud ;-)
Ville page blanche de conte maudit, la fulgurance non-récompensée de Cannes – boh c'est parce qu'il fait trop chaud dans le Sud ;-)
en 2016 on a ...
… fuit
sur les routes avec Michael Shannon* et Joel Edgerton, pour sauver
Alton et ses yeux qui voient le « monde juste au-dessus du
nôtre » invisible aux autres. Une percée sublime qui ouvre
les possibles, c'était dans Midnight Special de
l'exceptionnel Jeff Nichols. [*c'est possible d'en faire encore
l'acteur de l'année ?? talonné de pas loin par Adam Driver ! ]
On
a repris la voiture dans Comancheria de
David Mackenzie et
foncé, le vent en poupe, pour essayer de lutter contre le système
qui nous oppresse.
Puis
on a pris un bus jusqu'à Paterson de Jim
Jarmusch, la ville-nom, réceptacle routinier de la poésie,
et, chanson de Shakira
dans les oreilles, roulé jusqu'à la nouvelle ville, ironiquement
calquée sur la nôtre – Humanotopie ? - : Zootopie de
Byron Howard et Rich Moore ;
on a fait un saut à la
piscine municipale avec L'Effet aquatique de
Solveig Anspach,
et dans les coulisses
du théâtre avec Soko La Danseuse de
Stéphanie Di Giusto.
En
sortant une musique nous est parvenue d'un quartier de Dublin,
réinvesti par la jeunesse et l'énergie : Sing Street de
John Carney, et la traversée devint possible !
Mais
il faut parfois faire le trajet à pied, courageusement, malgré la
neige, c'est courageux d'avoir 17 ans : Quand on a 17
ans d'André
Téchniné.
La sortie en pleine nature peut être catharsis, et petit à petit
l'homme devient rocher ou nuage, dans l'expérience The
Revenant d'Alejandro G. Inarritu, avec l'histoire d'un acteur
immense, en fond.
La
route qui mène à Manchester by the sea de
Kenneth Lonergan,
petite ville du Massachusetts, dans le film du même nom, c'est son
montage qui réunit passé et présent non plus comme images
subliminales, mais comme images côte à côte. L'axe de récit du
film fait des souvenirs une présence quotidienne, rendant proches
ceux qui sont fantômes et remplissant les corps de l'avant. Ou
comment emplir une route familière de toute une vie.
La même (presque) vie
et ses surprises mènent Samuel du Sud de la France à Londres dans
Demain tout commence d'Hugo
Gélin, où il va faire du monde un cirque, une
réplique drôle, un trucage, pour sa fille Gloria. Du haut d'une
falaise ou d'un toit, il ne faut pas avoir peur que la vie soit une
cascade. L'enchanteur de jours Omar Sy colore autrui, et devient
plein et fort, à la fin, sourire jusqu'aux oreilles, tête haute,
comme précédemment dans Samba.
Attention, sur le
trajet, aux zones de quarantaine comme le village contaminé de The
Strangers de Na Hong
Jin, en sortir provoque un effet radical.
Préférez donc les
chemins de traverse et, une nouvelle fois le bus, avec sa famille,
ses livres, et au volant son Captain Fantastic de
Matt Ross, c'est tout un monde philosophique qui
s'agite vers la ville.
C'est long, une route,
et les oasis sont bienvenues ; il existe une île-monde où tout peut
être vécu : La Tortue rouge de
Michael Dudok de Wit.
Il en reste des espaces
à explorer, comme ce qui nous domine, là-bas au-dessus. Mais ceux
qu'on pense inconnus nous rendent en fait aptes à communiquer.
Pensez à bien lire les légendes sur la carte : Premier
Contact de
Denis Villeneuve.
En bord d'horizon, sur
la falaise, est érigée une statue de Liberté : Tu ne tueras
point de
Mel Gibson.
Il est donc bon de
quitter sa maison parfois pour préférer toutes ces routes, car elle
peut s'avérer prison, engoncée dans des cadres sociaux, n'est-ce
pas Carol - Todd Haynes ?
Des rues de
Philadelphie nous sommes finalement arrivés en haut des marches, à
la fin du combat, peut-être pas victorieux, dans tous les cas
grandis, et clamant notre nom haut et fort, même si le souffle est
court : Creed de
Ryan Coogler.
Il y a des mondes qu'on
ne voit que quand on sait en lire les codes, et retourner le tapis de
jeux pour le voir apparaître, en ça Alton pourrait copiner avec
Mike, Dustin, Lucas et Eleven, la petite bande à vélos de Stranger
Things (et vla une série qui s'incruste dans ce Top ciné).
Retourner le tapis de
jeux et VOIR ! Une bonne conclusion et aussi une bonne définition de
ce qu'est le cinéma !!
Rendez-vous en 2017 pour continuer la route.
FLOPS :
Sinon, dans la
décharge 2016 qui est aussi une voie sans issue, nous ne pouvons
rien faire pour eux désolée : Ma Loute, Ils sont partout,
La fille du train, Five #pasdrole, Le Coeur régulier
#mou, attends c'était quoi ce truc de l'été ah oui ! Independance
Day the return of the machin chose.
En travaux de recyclage
: Juste la fin du monde, Personal shopper, Frantz, Café Society.
________________________________________________________________________________
Red_Fox
Puisque c'est la tradition, nous nous plions volontiers au jeu des tops/flops pour l'année écoulée. Il est néanmoins utile de garder à l'esprit le fait que ceux-ci ne peuvent s'appliquer qu'aux films vus et que nombreux sont ceux que j'ai ratés en salle cette année et pour lesquels je continue donc d'avoir les plus hautes attentes ou la plus grande curiosité (parmi lesquels : LaLa Land, The Neon Demon, Mademoiselle, Tu ne tueras point, Kubo et l'armure magique, Comancheria, Miss Peregrine et les Enfants particuliers, Manchester by the sea, Toni Erdmann, The Strangers, I, Daniel Blake)
À noter également que les tops et flops ne sont pas ici classés par ordre de préférence.
TOPS :
1 - Zootopie (Byron Howard et Rich Moore)
1 - Zootopie (Byron Howard et Rich Moore)
Le meilleur Disney depuis bien
longtemps et qui rehausse le niveau après l'horriblement stupide et
mal ficelé Reine des Neige. Une bonne histoire, un humour à
plusieurs niveaux, un visuel qui tient la route, des idées de mise
en scène et un propos pas dénué d'intérêt. Une vraie bonne
surprise.
2 - Sausage Party / Popstar : never stop stopping
Deux films pour une place : celle de la
comédie américaine. Si cette dernière, toujours écrite by the
book, a tendance à être fort prévisible même lorsqu'elle
propose un divertissement honnête (Nos Pires Voisins 2, Bad Moms,
War Dogs …), elle démontre cette année encore sa capacité à
innover même si de telles prises de risques génèrent de grandes
difficultés pour les montages financiers de projets qui jouissent en
contrepartie d'une liberté de ton salvatrice.
3 - The Hateful Eight (Quentin Tarantino)
Sans jamais faire de films
fondamentalement mauvais, la tendance de QT à la citation tous
azimuts – quand ce n'est pas à l'autocitation – et à la
connivence gros sabots a eu tendance à me lasser quelque peu, tout
en demeurant un inconditionnel de sa mise en scène et de ses
personnages. Rien à faire : même un film un peu faible de Tarantino
demeure au-dessus du panier global et s'il y a bien des choses que je
n'aime pas du tout dans ces Huit Salopards (la voix off
explicative qui apparaît subitement, les plans inutiles de fellation
hivernale et quelques autres effets pas très heureux), ce huis clos
a une classe folle et une atmosphère incroyable – mention spéciale
à la musique de Morricone et à la scène utilisant une musique
composée pour The Thing mais qui n'avait pas atteint le final
cut et pose l'ambiance pour les deux heures à suivre.
4 - Captain Fantastic (Matt ross)
Si certain décrient volontiers les
prétendus "bons sentiments" qui inonderaient cette œuvre,
je reste de l'avis que le propos y est pourtant systématiquement
nuancé, soulignant sans cesse qu'en toutes choses l'excès est
dommageable. L'histoire d'un homme qui a choisi de faire sortir sa
famille d'un système inique et de son jusqu'au-boutisme
nécessairement limité à trop vouloir préparer ses enfants à une
vie autonome, génère plus d'un écho chez l'individu du XXIème
face à l'état du monde.
Un feel good movie qui rappelle
qu'une autre voie est possible. Un bol d'air. Power to the people
and stick it to the man !
Si le rythme du début de film m'a
quelque peu décontenancé, le reste du récit touche juste en
remettant un coup de projecteur sur les effets désastreux de la
méfiance et des préjugés sur les individus – en l'occurrence le
maccarthysme ici. La justesse de l'ensemble du casting – Cranston
en tête of course – soutient un propos riche qui alterne
parfaitement la comédie et les phases plus dramatiques,
définitivement indissociables. En se demandant de quoi un homme est
capable au nom de ses principes et pour sa famille – dont les
intérêts ne sont pas toujours en adéquation –, Trumbo propose
essentiellement une réflexion sur les mêmes thèmes que Captain
Fantastic.
FLOPS :
1 - Get a job (Dylan Kidd)
1 - Get a job (Dylan Kidd)
Précisément la comédie américaine
ultra-prévisible et à l'humour repassé dont on se souvient si peu
ne serait-ce que quelques heures après, malgré un casting solide
mais un manque tenace d'idées, d'épaisseur et surtout d'originalité
tant dans le propos que dans une mise en scène sans relief.
2 - Free state of Jones (Gary Ross)
Caricature du film qui cherche à
accrocher un oscar et devient une fresque plombante et manquant de
souffle. Trop long, trop lent, trop chargé, trop mélodramatique,
trop prévisible. La seule originalité vient d'un montage (parfois)
parallèle avec le procès d'un des descendants métis du héros
(Matthew McConaughey) mais cette partie s'avère tellement
anecdotique qu'elle ne sert qu'à hacher le film sans grande utilité
ni susciter un intérêt suffisant. Le film se veut dans la veine de
12 Years a Slave et finit par sombrer dans l'horreur d'ennui
qu'était La Dame de Fer.
3 - Elle (Paul Verhoeven)
Je me demande sincèrement si Verhoeven
n'a pas écrit lui-même les dialogues de ce film. Vu qu'il ne parle
pas français, ça expliquerait sans doute leur abyssale
inconsistance et leur haute improbabilité. Ça sonne faux à chaque
réplique et le service minimum d'Isabelle Huppert qui fait ce
qu'elle veut donne d'ailleurs l'étrange impression de ne pas être
dirigée et de s'en foutre royalement – "ça colle au
personnage", diront ses défenseurs. La deuxième moitié du
film bénéficie toutefois d'une atmosphère pesante digne d'intérêt
mais c'est bien la seule chose que j'y vois à sauver. Le suspense
tombe très vite à plat, le spectre de la protagoniste est
invraisemblable de même que le traitement de son univers
professionnel. Le propos se veut sulfureux : il est simplement
ridicule.
4 - Assassin's Creed (Justin Kurze)
4 - Assassin's Creed (Justin Kurze)
Une horreur visuelle et un scénario
bordélique. Les scènes d'actions sont découpées au hachoir
émoussé, les décors extérieurs systématiquement planqués sous
une épaisse couche de fumée et de poussière – histoire d'être
sûr de ne rien voir – et l'abus de CGI ajouté aux mouvements
aériens permanents finissent par définitivement fracturer la
rétine. Niveau histoire, l'erreur consiste à avoir voulu faire un
film trop dense et résumer des dizaines d'heures de jeu en un film
de deux. Résultat : tout est expédié, ça passe sans cesse du coq
à l'âne et le traitement de l'histoire comme des personnages ne
peut être que superficiel et caricatural. Je n'ose imaginer le
sentiment de quelqu'un découvrant le film sans ne rien savoir des
jeux. Le point principal demeure pourtant simple : depuis que la saga
existe, les phases de jeu en-dehors de l'Animus ont systématiquement
gonflé tout le monde – preuve en est que plus les jeux
sortent et moins ces phases sont importantes. L'intérêt principal
d'Assassin's Creed a toujours reposé sur l'immersion
historique. Alors réaliser un film dont les trois quarts se situent
en-dehors de l'Animus… Faites donc un film purement en costumes et
le récit n'en deviendra que plus limpide, les personnages plus
approfondis et l'histoire plus riche avec plus de place pour étendre
ses ailes. Aguilar et l'Inquisition, ça avait l'air cool. Le reste
est douteux. Et arrêtez le fan service pas finaud pour les
joueurs. Quand la mise en scène s'inspire d'un gameplay,
c'est toujours raté.
5 - Deadpool (Tim Miller)
5 - Deadpool (Tim Miller)
Survendu comme "un Marvel
différent et subversif", il possède bien quelques gags sympas
mais ne vaut clairement pas la réputation dont il bénéficie. Sauf
si on est un ado. Et c'était déjà l'argument de vente principal
des Gardiens de la Galaxie – et si tout est "différent",
plus rien ne l'est les copains. D'une manière générale, l'ensemble
des productions superhéroïques tombe actuellement dans le même
panier convenu et réchauffé. À cet égard, malgré quelque gros
défauts, Batman v Superman était de loin celui avec le plus
d'envie et de qualités cette année.
_____________________________________________________________________________________________
Roland
« Eh bien on se sera bien gratté les couilles au cinéma cette année »
Anonyme
TOPS :
1 - The Strangers (Na Hong-jin)
Claque monumentale. Visuellement beau,
doté de séquence incroyable et déjà culte (notamment celle de
l'exorcisme, qui me revient ostensiblement en tête), Na Hong-jin
balance le spectateur dans les cordes comme s'il était un simple
rookie face à un Mike Tyson sous testostérone. Dérangeant, sombre
et d'une noirceur implacable, le film parfait pour une bonne séance
de PLS.
2 - The Nice Guys (Shane Black)
Shane Black ne changera jamais et tant
mieux. Un duo parfait et complémentaire (mention spéciale à Ryan
Gosling en détective benêt et dépressif), un scénario fouillé
qui tient la route et une ambiance 70's des plus agréables pour le
meilleur buddy movie depuis... L'Arme Fatale tiens !
3 - Mademoiselle (Park Chan-wook)
Film plastique par excellence. Ce bon
vieux Park nous balance un tableau baroque toutes les 20 secondes et
ce, sur un film d'une durée de 2h20. Terriblement beau, sans aucun
problème de rythme, intelligent et un brin audacieux. D'ailleurs
Abdelatif Kechiche devrait regarder cette œuvre et prendre sa
retraite immédiatement après.
4 - Green Room (Jeremy Saulnier)
Le jeune réalisateur qui monte a
encore frappé. Après un excellent premier film, Blue Ruin, Saulnier
nous revient avec un film de genre jouant à fond les ballons sur
tous les codes possibles et inimaginables. Doté d'un casting solide
et expérimenté, Green Room est surtout un pur moment de folie
viscérale. Et pour un second film, le gaillard a déjà sa propre
patte. A voir bordel, si ce n'est pour rendre hommage au regretté
Anton Yelchin, parti (beaucoup) trop tôt...
5 - Les Ardennes (Robin Pront)
Ce que la Belgique fait de mieux avec
la bière. Thriller noir et sans concession, Les Ardennes nous
rappelle à quel point le cinéma belge est en forme, mais aussi à
quel point la France régresse dans le genre.
Mention spéciale : Creed
de Ryan Coogler, Le Dernier Train pour Busan de
Yeon Sang-Ho, Premier Contact de Denis Villeneuve,
Spotlight de Thomas McCarthy
FLOPS :
1 - DC Comics
Autant en profiter et réunir sur la
première place la peste et le choléra. Entre le violeur de rétines
qu'est Zack Snyder et le schizophrène David Ayer, DC nous fait un
malin plaisir à se foutre méchamment de notre gueule de film en
film. Trop c'est trop.
2 - Ben Hur (Timur Bekmambetov)
3 - Independance Day : Resurgence (Roland Emmerich)
4 - Blood Father (Jean-François Richet)
Actioner ridicule et nauséabond.
Jean-François Richet fait dorénavant partie de la catégorie des
réalisateurs sans ambitions. Triste.
5 - Gods of Egypt (Alex Proyas)
Prix Bernard-Henri Levy :
Radin ! De Fred Cavayé
Hommage à ceux qui nous ont quittés
cette année : Alex Proyas, Benoit Magimel, Fred Cavayé, Ramzy
Bedia, Roland Emmerich, Barry Sonnenfield, Jack Black, Edgard
Ramirez... Votre enveloppe charnelle est peut être encore de ce
monde, mais vos talents se sont biens envolés vers d'autres cieux.
________________________________________________________________
2 - Les délices de Tokyo (Naomi Kawase)
3 - The Strangers (Na Hong-jin)
4 - Kubo et l'armure magique (Travis Knight)
5 - Jodorowsky's Dune (Frank Pavich)
FLOPS :
Dans la catégorie "d'habitude j'aime...", je demande le dernier Coen qui, sous prétexte de livrer une vision hilarante de l'âge d'or hollywoodien, nous livre des scénettes plus ou moins bien connectées entre elles.
Man vs. Wild sous Prozac with a vengeance de mémé à la fin. Dans la catégorie "grosse coquille vide surestimée", ça s'impose... C'est ultra-répétitif et abscons. On s'ennuie comme c'est plus permis. Dans l'Ouest rien de nouveau par rapport à ce qui a déjà été dit jadis avec bien plus de conviction et d'âme. Je pourrais faire la liste de tous les westerns ou trips sauvages qui écrasent littéralement Léo Lady Oscar l'écolo... mais franchement, je perdrais beaucoup trop de temps.
NULLITÉS A LA PELLE :
C'est parti, je finis mon inventaire avec les films de la honte... Ceux qui m'ont donné envie de brûler ma carte UGC illimité...
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Mumu
Et c'est reparti pour un tour !
TOPS :
1 -
Paterson (Jim Jarmusch)
Une semaine dans la vie quotidienne d'un jeune poète en proie à l'absurdité du quotidien. Jim Jarmusch nous offre non seulement le meilleur rôle de Kylo Ren au cinéma et signe mine de rien l’un de ses meilleurs films. En voilà un qu'on ne voyait plus vraiment venir. Gros coup de cœur !
2 - Les délices de Tokyo (Naomi Kawase)
Quelques mois dans la vie quotidienne d'un pâtissier japonais en proie à l'absurdité de sa fonction. En lui faisant découvrir le secret de la recette des dorayakis, une vieille femme lui révélera le sens de la vie. Beau et poétique, le nouveau film de Naomi Kawase aborde la question de l'héritage et de la transmission des savoirs dans un japon qui semble avoir perdu le goût…
3 - The Strangers (Na Hong-jin)
Quelques jours dans la vie quotidienne d'un flic au pays du matin pas si calme que ça en proie à l'absurdité de son enquête. Le réalisateur de The Chaser nous embarque dans un thriller qui varie les genres en fonction des séquences et nous livre un kaléidoscope du cinéma coréen, passionnant et frénétique. On ne comprend pas grand chose, mais on en sort étourdi, incrédule, parfois sceptique et finalement conquis.
4 - Kubo et l'armure magique (Travis Knight)
Avec La Tortue Rouge, Ma vie de courgette, Le Garçon et la Bête et Zootopie, le meilleur film d'animation de l'année. Et il fallait bien n'en choisir qu'un. Ce fut le dernier né des studios Laïkas...
5 - Jodorowsky's Dune (Frank Pavich)
Certes, ce film ne date pas de 2016, mais sa sortie tardive sur grand écran et sa très belle édition toute récente chez Blaq Out vaut bien une place dans ce classement. Un magnifique hommage au cinéma, aux grands qui le composent, aux génies qui l'ont transcendé et aux Don Quichotte qui l'ont fantasmé un jour... A noter la présence du très sympathique et peu prolifique Richard Stanley, qui a lui aussi connu de terribles déconvenues avec sa pathétique aventure sur le tournage désastreux de L’Île du docteur Moreau, adaptation foireuse du chef d'oeuvre de H.G. Wells dans les années 90. Tentative elle-même narrée dans l'excellent documentaire nommé Lost Soul, réalisé par David Gregory. Jamais sorti en France en dehors de quelques festivals... C'est triste.
Au mieux des déceptions, au pire de sacrées douches froides. Ce qui est parfois pire que de goûter aux véritables bouses... Une liste qui va faire grincer des dents plus d'un.
1 - Ave Cesar ! (les frères Coen)
2 -
The Revenant (Alejandro Gonzalez Iñárritu)
3 - The Neon Demon(Nicolas Winding Refn)
Dans la catégorie "réalisateur en roue libre qui se prend pour le Messie". Ça ne manque certes pas d'images chocs et d'idées, mais Refn n'inspire absolument aucune empathie, aucun intérêt, ni rien en fait. Ça se regarde d'un air poli... ça nous ennuie bien vite... et ça s'oublie.
4 -
High Rise (Ben Wheatley)
Dans la catégorie "grosse déception" de la part
d'un réalisateur que j'estime... Snowpiercer immobile, qui fait donc du surplace dans tous les sens du terme. J'attendais tellement mieux de la part du réalisateur dingue et fascinant de Touristes ou Kill List. Loin d'être déshonorant (certains plans sont sublimes, Tom Hiddleston est parfait et le reste du casting est à l'avenant), mais certainement pas au niveau de mes attentes...
5 -
Julieta (Pedro Almodovar)
Dans la catégorie "film pour mémère", je ne
peux que citer le dernier Pedro Al-malaudos-var...
NULLITÉS A LA PELLE :
C'est parti, je finis mon inventaire avec les films de la honte... Ceux qui m'ont donné envie de brûler ma carte UGC illimité...
L'Age de glace 5, Les Visiteurs 3 (c'est ça, riez), SOS Fantômes, Civil War, Suicide Squad,...
Mentions spéciales à Your Name, Creed, à Carol, à Steve Jobs, au Garçon et la bête, à Elle, à Green Room, à Sully, à Moi, Daniel Blake, à la Tortue rouge, à Toni Erdmann, aux Premiers, les derniers, La Nouvelle vie de Paul Sneijder,...
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