29/08/2015

HOLLYWOOD BANDE MOU... ou comment j'ai descendu les sept niveaux des enfers cinématographiques

HOLLYWOOD BANDE MOU...

... ou comment j'ai descendu les sept niveaux des enfers cinématographiques


       Ô toi, très cher lectrice\teur, toi qui entres dans cet antre aux confins septentrionaux des internets, toi, simple humain, spectateur avisé ou spectateur à viser, toi qui ouvres ton portefeuille bien souvent pour assister prestement à des images qui bougent avec du son dans des endroits sombres, et en Technicolor en sus, ô toi, abandonne ici tout espoir.
       Car, tu n'auras ici que torture, tourments de l'âme et circonvolutions circonspectes de ma psyché en déroute... et quelques mots orduriers aussi.

      Hier, par une nuit noire et humide de sueurs, mon âme vagabonda dangereusement auprès du grand poète Virgile, qui me servait de guide.

Moi et mon guide (en rouge)

         Mon âme arriva donc tout droit devant la porte des enfers, belle porte dont le nom composé "Universal-Twenty-Century-Paramount-la-la-lère" ornait la devanture. Virgile m'attendait paisiblement, l'air blafard, il me lorgna longuement, puis me tendit langoureusement un gros doigt, unique et beau, le majeur, vers le haut, comme pour m'inviter à le suivre...
" Ö toi (oui un "Ô" gothique c'est beau aussi), ö toi, abandonne...- On s'en fout, l'interrompais-je, on y va !- Bon, ok, suis moi vers les tréfonds infernaux du monde souterrain de Hollywood !"
           J'arrivai donc à ce moment opportun au premier niveau des enfers. Là se lovaient entre deux diablotins deux magnifiques films qui n'avaient rien demandé. Ces deux créatures infernales les piquaient judicieusement de leurs fourches aiguisées comme l'esprit pragmatique et contestataire d'un anarchiste russe. J'appris plus tard leurs noms à ces deux bestioles des enfers, l'un Pic, l'autre Colégram, ainsi piquent Pic et Colégram.
"- Qui êtes-vous ? demandais-je enfin au premier film.- Je suis Jurassic World, répondit-il.- Je suis Ant-Man, répondit le deuxième.- Mais que faites vous ici ? Qu'avez vous fait pour mériter un tel supplice? je re-leur-demandai-je.- Nous avons pêché, mon fils, nous sommes des films de l'été.- Hein ? m'esclaffais-je."

         Virgile, de sa voix suave et dégoulinante de noirceur sépulcrale, m'indiqua qu'il s'agissait du niveau le moins insupportable. Seuls les films de l'été un peu con mais assez fun, ou du moins regardables, sont ainsi propulsés à cet étage diabolique. Le premier niveau « Films cons mais bons ». Oui, Ant-Man est assez fun pour ne mériter que ce simple niveau. Oui, Jurassic World est con, très con, mais assez fun pour être regardé.

       Puis, nous passâmes passablement par un chemin organique teinté d'un vert très pâle, il s'agissait, me dit mon guide, d'une ancienne veine d'un démon primordial, mort en avalant une mixture nauséabonde à base d'eau chauffée avant de s'endormir, on appela dès lors ce chemin la vert-veine-du-soir.

       Le deuxième niveau portait le doux nom de « Ha mais c'est pas vrai, j'ai payé pour cette connerie », où certains films se faisaient pendre par les pieds, les orteils, voire même par le bout de leur sexe rutilant, leur causant des souffrances inavouables. Je vis une étrange créature jaunâtre, petite, moche, une paire de lunette mal fixée sur des oreilles qu'elle n'avait pas. Avant même de connaître son identité, j'entendis sortir de sa bouche difforme (et c'est beaucoup!), un "BAAANANAAAA !!!", avec une voix suraiguë mal trafiquée par ordinateur. Elle souffrait le martyr, ce sois-disant Minion. Pas assez fun pour être au premier niveau, mais assez con pour y souffrir au deuxième. Mon guide m'indiqua alors que ce « Ha mais c'est pas vrai, j'ai payé pour cette connerie » n'était pas encore le pire de tous. Le troisième niveau allait être encore beaucoup plus difficile.


       Nous laissâmes donc le deuxième niveau, et nous empruntâmes le chemin des âmes. Nous marchâmes sur du macadâmes et nous regardâmes une publicité avec Sâm et sieur Swhwarzeneggerâme montrant comment "celui qui conduit c'est celui qui boit pas". Ne mentez pas : on l'a tous vu au ciné cette magnifique gerbe publicitaire. Une vieille chanteuse aigrie, mais plutôt rousse, ancienne Lâm de la chanson française se faisait piétiner sous nos pas, surpris de la voir à ce niveau plutôt que plus bas. Tomber dans les pâmes ne fut pas une option.

Troisième niveau...


         Magic Mike XXL éviscéré, boyaux et muscles abdominaux dehors, se faisant dévorer éternellement par des hordes de diablotines en bottine dur. Film à jamais léché comme une sucette mal congelée... C'était horrible. Le niveau des « Films pour filles de l'été » était insoutenable... Je voyais, empalé par la bouche sur un crochet de boucher, Pitch Perfect 2, comme pour mieux taire ce film...Une horreur.



        Qu'allait donc me réserver les autres niveaux? Mes jambes tremblaient de peur.
Mon guide encore plus blanc qu'un catafalque lavé à 90 degrés sans détachant, me dirigea vers le quatrième niveau...
Au dessus du chemin humide et sanguinolent, flottaient dans ces airs putrides d'étranges harpies criant à d'autres créatures encore plus ignobles "Taapon", ''Taapon''.

"- Quels cris ignobles !!! dis-je à mon guide.- Parfois leurs cris ressemblent à ''Roonn Roonn'' me répondit-il.- Ha bon?- Oui, parfois et Roonn et Roonn, petit, pas Taapon."

Quatrième niveau...


           L'odeur est insoutenable... Voici le niveau du « Non-hollywood », le niveau un peu bâtard du film français de l'été... Haaaaaaaaa, je n'en pouvais plus. Je voulais juste être ramené à la surface, ou bien mourir sans plus attendre... Jusque là, j'arrivais à tout accepter, mais là....

         Je vis Les Profs 2 se noyer éternellement dans un bain de médiocrité propre à notre cher pays. Mal joué, scénario tombant dans les abysses, (ké)Kev Adams décrochant encore du pognon... Le film était brûlé par un bain d'acide chlorodrico-sulfurique en fusion. Les douloureux cris poussés par la victime me firent perdre connaissance...










Cinquième niveau... 


            Je me réveillai dans un endroit peu éclairé, plus sombre, où la lumière elle-même ne souhaitait plus s'aventurer. J'avais les pieds mouillés... J'étais allongé dans les bras de mon guide... Il me faisait traverser une étrange rivière, noire comme de l'encre... Il me raconta cette histoire du peu recommandable Créyon, bloqué au plus profond des enfers, ne pouvant se déplacer plus loin, la rivière d'encre étant trop profonde pour lui, car Créyon n'a pas pied.

         A peine posant les pieds sur les berges du cinquième niveau, une odeur particulièrement pestilentielle me fit vomir toute mes tripes. Le sol était recouvert d’excréments extrêmes. Extatique, j'exhumais mes dernières gouttes de bile, quand je vis des constructions gigantesques en selles diverses et variées.
 - Ici, dit le poète, plus rien ne sort. Au cinquième niveau la matière fait cale.
       Je vis Terminator Genesys, rampant dans de la merde ; Gunman s'embourbant dans sa propre incongruité, je vis que Sean peine ! Liam Neeson était là aussi mais ne reconnaissait pas ses erreurs ! Liam niait son implication ! Haaa.… De la merde, de la merde partout ! De grosses bouses remplies d'autres grosses bouses ! Haaa Steven Seagal tentait désespéramment d'aider les autres… Il ne manquait que Chuck Norris, mais celui-ci était hors catégorie me dit mon guide. Quel choc nourissent-ils, dis-je.

        Jusqu'où cela allait-il mener?

      Unfriended était là aussi !! Les secrets du Vatican aussi !! Des bouses, des bouses, des bouses à n'en plus finir finissaient ici !

       Non, dis-je à mon guide, je n'en peux plus !
"Il te reste encore deux niveaux, courage !"
       Un ascenseur de feu nous fit descendre encore plus bas, toujours plus en profondeur, vers des endroits toujours plus machiavéliques. En descendant, des hordes de chimères plus terrifiantes les unes que les autres s'entre-dévoraient entre elles. 
    "Elles cherchent le film ultime de l'été, ne pouvant le trouver, elles se cannibalisent, comme un échappatoire »... Virgile, quel poète quand même..."


Sixième niveau des enfers... Le feu...


      Les films étaient dépouillés de leurs pellicules et de leurs cheveux, de leur essence même, ne ramenant plus leurs bobines. Le numérique était effacé bits par bits, les zéros et les uns étaient brûlés vifs, le feu ne laissait que chair calcinée, un peu comme Cher d'ailleurs.

       Ho non ! Ho non ! San Andreas ! The Rock ! Film cramé au lance flamme!
       Ho non! Spy ! Jason Statham au double chalumeau !           Mélissa Mc Carthy brûlée vive ! (ça sentait d'ailleurs le caramel)
       Ho non! Pixels ! Ramassis de clichés ''geeks'' ! Tout est si mauvais dans ce film qu'il brûlera éternellement ici.
      Ho non ! Renaissances avec Ryan ''débile'' Reynolds et Ben ''comment que je cachetonne sec moi'' Kingsley noircie au quatrième degré !

       Mais le pire restait encore à venir. Cela ne suffisait pas. L'enfer de Hollywood me réservait un dernier film.

Les 4 Fantastiques !!!


     Rien, absolument rien, ne sauve le film... Impossible de se racheter... Scénario inexistant, production difficile, scènes retournées, réalisateur fantasque, acteurs totalement à côté de la plaque, version française ridicule, acteurs charismatiquement aussi élevés que le néant absolu, scènes d'actions inexistantes, design ridicule : tout est mauvais ! Il ne se passe rien, le vide, le vide faisant regretter même les deux premiers, pourtant déjà bien gratinés (NB : ils pourrissent au cinquième niveau d'ailleurs)... Ce film est un autodafé à lui tout seul.
"-Mais, dégueulais-je à mon guide, il me reste encore un niveau, le dernier ?-Oui... Suis moi, m'ordonna-t-il, suis moi encore plus bas, au dernier niveau, le pire de tous..."
     Cela allait enfin se terminer, ce voyage allait prendre fin. Je ne sus pas si j'étais soulagé, ou tout simplement pétrifié d'horreur, mais la suite était attendue comme un cliffangher de Game of Thrones.
"- Je ne peux aller plus loin, déclama mon guide, le dernier niveau m'est interdit, tu devras emprunter ce dernier chemin seul."
      J'avance alors, seul...
Je m'engouffre dans une épaisse fumée jaune de souffre... J'avance...

      Quand soudain, des barreaux rougis par le feu se dressèrent devant moi...
Je me retourne, d'autres barreaux, puis encore d'autres, qui formèrent une cage, haaaaa....
Un outil démoniaque me découpa les paupières, la douleur fut grande, le sang coulait devant mes yeux.
Mon cri fut perçant, déchirant...

Je vis un être immonde se dresser devant moi... 
... Satan!



" Ha ha ha, encore un âme pour moi ! Hahaha !! ria-t-il fort, le septième niveau des enfers cinématographiques est réservé aux spectateurs comme toi... Se mater autant de films nuls n'est pas sans conséquences...Tu as donné ton fric à Hollywood (et un peu à la production française) qui pourtant se moque de toi, c'est un grand pêché, ton âme m'appartient ! Tu seras fondu dans un pot de chambre! Tu seras vomi par un trou de balle pour l'éternité ! Vous tous, spectateurs naïfs, tels des marionnettes, vous vous êtes laissés mener par le bout du nez ! Ha ha ha ha !!!! Ainsi fondent, fondent, les petites marionnettes !"
La douleur vive, insupportable.
Les cris.

Ha!

Le réveil.
Brutal.
Je suis dans ma chambre. Je suis sain et sauf.
En sueur. Aussi mouillé qu'une adolescente en chaleur prochainement devant La face cachée de Margo (sortie le 12 août).

        Je sais qu'il me reste encore des films de l'été à voir... J'en suis conscient...
           Mission Impossible 57, Sinister 23, Hitman agent 47 reboot plus ex-super fighter 46, ...
         Je sais que d'autres films vont aussi bientôt finir en enfer, remakes, reboots, suites,
... Jumanji, Bad Boys 3 et 4, Uncharted, Resident Evil fait du ski, Underworld chez les indiens, .…

D'autres viendront...

Que devrais-je faire? Était-ce un message…

Ô toi, cher lecteur/trice, la réponse t'appartient :


1 - "C'est con, mais c'est bon"
2- "Ha mais c'est pas vrai, j'ai payé pour cette connerie"
3- "Films pour filles"
4- "Non-Hollywood, films français de l'été"
5- "Films de merde"
6- "Films qui méritent de brûler en enfer"
7- "NOUS"

Jean-Baptiste

1 commentaire:

  1. Oh grand maître de la prose suprême dinde,
    Ton aura éclaire nos visions cinématographiques obscures...guide nous frère vers la lumière, que ton anal-lyse soit faite.... amen ton pop corn !!
    Réponse 1: Le con, c'est bon !

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