Le
Combat ordinaire est une magnifique bande dessinée de Manu Larcenet
publiée en quatre tomes aux éditions Dargaud entre 2003 et 2008.
Magnifique BD dis-je, où le protagoniste complètement dépressif,
en psychothérapie depuis plus de 10 ans, photographe de son métier,
tente de survivre tant bien que mal suite à un licenciement d'un
journal... Ancien photographe de guerre, il a vu des choses pas belles.
Bref, ce petit personnage qui ressemble étrangement à son dessinateur (c'est-à-dire un peu enveloppé, un peu blondinet, toujours affublé d'une casquette) et possédant le doux nom de Marco (Manu?), va un jour se battre contre beaucoup de choses : l'establishment dans la photographie, l’Alzheimer de son père, l'avis très terre-à-terre de son franginou, la découverte de l'amour en une très jolie mais caractérielle vétérinaire, la rencontre de ses anciens camarades, l'élaboration d'un livre de photographies sur des dockers (ancien métier de son papa), l'amitié forte, la fin de l'enfance, etc....
Bref, ce petit personnage qui ressemble étrangement à son dessinateur (c'est-à-dire un peu enveloppé, un peu blondinet, toujours affublé d'une casquette) et possédant le doux nom de Marco (Manu?), va un jour se battre contre beaucoup de choses : l'establishment dans la photographie, l’Alzheimer de son père, l'avis très terre-à-terre de son franginou, la découverte de l'amour en une très jolie mais caractérielle vétérinaire, la rencontre de ses anciens camarades, l'élaboration d'un livre de photographies sur des dockers (ancien métier de son papa), l'amitié forte, la fin de l'enfance, etc....
Je
vais essayer de ne pas trop vous dévoiler l'histoire de cette BD
qui, avouons le tout de suite, m'a profondément bouleversé. C'est
beau, c'est rempli d'humour, c'est très bien écrit... C'est bouleversant... Ce Marco se complaît dans l'immobilisme, mais va
finalement affronter sa plus grande peur : le changement. Changement
qui pourra enfin l'amener vers un certain bonheur. Dans la BD, Marco
entretient des relations très poussées avec son frère, son père,
sa famille quoi. Il fume un joint en jouant à la PS3 avec son
frangin qui vient d'avoir une gamine, marié à une très belle arabe
Naîma ; il retombe un peu en enfance avec Georges (le frangin) ; ils dînent chez un restaurant de couscous tenu par un patron ami de la famille ; Marco vit à la campagne ; Georges à la ville, .... Il rencontre dans le premier tome son voisin de
campagne, avec qui la relation va être difficile, car ancien
militaire supérieur ayant eu sous ses ordres son père, guerre d'Algérie, pas beau à connaître... Les
dockers, plus tard, lui racontent leurs difficultés à vivre dans ce
nouveau monde, mais restent à l'écoute du monde et de Marco...
Bref,
la BD nous expose une série de personnages passionnants et
passionnés, et j'en oublie! La BD prend le temps d'exposer toute
l'intrigue, tout ce qui anime ces héros simples et modernes ; la BD
prend le temps aussi de nous perdre dans les émotions contradictoires de Marco ; la BD est subtile, magnifique, fine,
formidable ; je me suis identifié à Marco ; on s'y retrouve ; on s'y noie ; c'est beau.
......
Tout
le contraire de cette nullité d'adaptation cinématographique !
Non
mais vraiment?!!! C'est quoi ce délire??!!!!
Et
je pèse mes mots.
Le
film, vu en avant première dans un cinéma Lillois, avec rencontre
du réalisateur, qui ne sait pas très bien ce qu'il fait là d'ailleurs,
a réussi encore une fois à me fâcher avec le cinéma français (je
vous propose d'aller lire le très bon article qui en parle sur ce même blog par M.W-N).
Bon,
le film est mauvais, mais mauvais.... j'ai le droit de dire : diarrhée cinématographique
Alors,
c'est parti en trois points :
Nnnnnnnnn, moi bô goss |
- 1 Une direction artistique ratée : Marco c'est Nicolas Duvauchelle, brun, voix grave cassée, tatoué, petit minet beau gosse.... Tout le contraire de Marco de la BD, vous avez deviné. Hein ? Marco fragile, presque frêle, qui fait des crise d'angoisse et de tétanie est tatoué ? C'est un gros dur ? Il supporte la douleur de l'aiguille dans son corps ? ... Casting de Marco raté.
Par
contre, Monsieur André Wilms, le grand et formidable, acteur
magnifique trop rare, est génial. Tout comme les seconds rôles ''âgés" comme le père ou la mère.
Ludovic
Berthillot (46 ans), acteur de second rôle formidable aussi, qui
interprète Bastounet est sensé avoir été un camarade de classe de
Marco (qui a 30 ans)... et ça rate ! Ça ne marche pas, c'est même ridicule. Gros, gros, gros problème de casting..... Mai cela ne s’arrête pas là hélas.
Je
pose ici la question suivante : un réalisateur est-il aussi un
directeur d'acteur ou simplement un type qui filme et qui laisse se
débrouiller ses acteurs ? Car oui, ça joue très faux. Les moments
de justesse et de sincérité sont donnés par Mr Wilms et compagnie
(lire plus haut). Duvauchelle n'est pas très expressif, quand il est
en colère (il fait "pffffff"). Maud Wyler (copine de Marco)
est.... accessoire. J'en passe et des meilleurs.
Ce
qui m'amène encore à un point important dans cette partie : les
relations des personnages. Comment dire poliment... mmmmmmm... inexistant. On suit Marco dans ses psychanalyses ennuyantes et inopportunes, les moments importants sont raccourcis au
possible,...
- 2 Une réalisation plus que moyenne : caméra portée à l'épaule, qui tremble donc, comme pour faire "vrai reportage", qui agace énormément, que ce soit en plan d'ensemble ou rapproché, avec mouvement de correction du flou en direct (le focus), avec zoom sur les visages en direct. C'est donc mal filmé... Horripilant. Ne vous attendez pas à de la réalisation audacieuse, c'est mal filmé point barre. Encore, peut-être qu'un traitement académique aurait été plus judicieux. Et j'oublie de vous parler des ellipses temporelles à côté de la plaque ! On comprend rien ! Tout ce qui fait l’intérêt des relations dans la BD est tout simplement ''ellipsé" ! C'est vraiment mal raconté. Pas de relation poussée avec le frère, pas de joint, pas de PS3, pas d'humour, pas de scène avec l'establishment de la photographie, pas le temps d'exposer le ressenti des autres personnages,... Un gros problème de montage, de scénario, et donc...
- 3 Une adaptation inutile : Adapter, c'est trahir, c'est sacrifier des éléments, mais c'est aussi transcender une oeuvre, la modifier pour y apporter quelque chose de soi... Mais Le Combat Ordinaire, The Movie n'apporte rien, à cause de tout ce que j'ai présenté plus haut. Des quatre tomes, il en adapte trois, et encore, je suis gentil. Comme si le quatrième tome était à deviner par les spectateurs. Mais de toute façon, dans ce film, on doit tout deviner tant c'est mal raconté. Cela ne m'a apporté qu'ennuie et désespoir de constater que personne en France n'ose dire STOP à une arnaque artistique évidente, ou bien d'encourager de jeunes réalisateurs qui ont la niaque. Je ne suis pas bouleversé du tout par le film qui avait à la base une matière gigantesque. Dois-je préciser que Laurent Tuel est le réalisateur de : Jeux d'enfants, Jean-Philippe, Le premier cercle, La grande boucle, .... Du bon, du moyen, du mauvais, et du mauvais. Laurent Tuel doit se ressaisir, selon moi, et redéfinir son art (s'il en fait d'ailleurs). Sinon, ce n'est qu'un simple faiseur, sans saveur, sans art, sans rien.
Vous
l'avez sans doute compris, ce film est à éviter.
Par
contre, si vous ne voulez pas vous pendre par dépit, constatant
l'état dans lequel les artistes français se fourvoient dans la
médiocrité, je vous conseille plus que très vivement de vous plonger dans des œuvres, des vraies, telle que LE COMBAT ORDINAIRE
de Manu Larcenet (l'ai-je assez dit d'ailleurs?)
Wouaaaa, la critique de fou ! |
JEAN-BAPTISTE
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