Les Tops / Les Flops : le retour !
Au cas où le film de l'année se serait glissé dans la programmation du 31 décembre dernier, nous avons attendu le dernier moment (et quelques jours en rab) avant de vous livrer ce florilège assez contrasté. S'y côtoient donc des coups de cœur, des navets, des belles surprises, de multiples déceptions et même un zeste de mauvaise foi.
Et puisqu'il n'est pas encore trop tard, la rédaction du Buddhist Dwarf vous souhaite à tous et à toutes une excellente année 2015.
Et puisqu'il n'est pas encore trop tard, la rédaction du Buddhist Dwarf vous souhaite à tous et à toutes une excellente année 2015.
ROLAND
MES TOPS :
Veni Vidi Finchy (Cf. critique de Roland)
Je m'attendais vraiment à un pur film ultra commercial (après tout c'est le but, vendre des legos). Que nenni. ! Le film surpasse mes attentes. Doté de plusieurs niveaux de lectures, il parle autant aux adultes qu'aux enfants. Blindé de références diverses et variées, pourvu d'un humour omniprésent et un rythme du tonnerre, c'est LE FILM d'animation de 2014 (bon après , il n'y a eu aucun Pixar cette année et vaut mieux ne pas parler de Dreamworks). Tout est super génial ! (Cf. critique de Roland)
Second long-métrage du réalisateur et véritable bombe cinématographique. Tout y est : l'interprétation (Miles Teller et J.K. Simmons), le rythme, le cadrage, le montage... Bref, tout est impressionnant de maîtrise. Un final ahurissant.
Pur trip expérimental, d'un onirisme complet et d'une inventivité plastique incroyable. Et quelle B.O, putain.
Présenté en avant première au PIFFF cette année, Tusk de Kevin Smith est un film barge, punk, sale et funky. Trop drôle pour faire peur, mais trop sordide pour rire. Trop con pour être intelligent, mais pas assez bête pour éviter de cogiter. Et dire que l'idée du film vient à la base d'une discussion avec son pote Scott Mosier dans leur émission de podcast Hollywood Babble-On. Kevin, t'es un putain de génie. Ne t'arrête jamais.
Les Gardiens de la Galaxie, The Grand Budapest Hotel, Only Lovers Left Alive, Boyhood, Night CallMENTIONS SPÉCIALES :
MES FLOPS :
1 - Lucy (Luc Besson)
Le Saint Graal de la connerie humaine. Besson tente de faire son ''intelligent'' en oscillant blockbuster et réflexion poussée sur l'humanité. Résultat, ce film est un déchet total, surtout avec un scénario pareil. Bref, Lucy c'est la 4G. Et c'est pas fini...
2 - Ninja Turtles (Jonathan Liebesman)
Un bon fistage en règle, comme à la fistinière...
Les Trois Frères : le retour, Fiston, Qu'est-ce qu'on a fait au Bon Dieu ?, Les Francis, Divin Enfant, SMS, Fastlife, Supercondriaque, Le Jeu de la Vérité, Les Vacances du Petit Nicolas, Brèves de comptoir, Tu veux ou tu veux pas ?, N'importe qui... Dois-je continuer ou on arrête-là ?
4 - Welcome to New-York (Abel Ferrara)
DXK était un meilleur film. Roberto Malone > Gérard Depardieu (Cf. critique de Roland)
5 - Annabelle (John R. Leonetti)
De la part du réalisateur de Mortal Kombat : Destruction Finale (sacré Karma!), je n'y attendais rien du tout. Si je le mets ici, c'est pour une chose, : annoncer définitivement la mort du cinéma d'horreur. C'est fini les mecs, liquidation totale sur les scares jump s'il vous plaît et du balai, il n'y a plus rien à voir.
RED_FOX
MES TOPS :
En tête de mon top personnel. Réédité en salle cette année suite à l'accomplissement du montage final par Michael Cimino, ce monument de plus de 3h30 incarne ce que le cinéma peut produire de meilleur et rend d'autant plus incompréhensible son échec il y a plus de trente ans. La maestria de Cimino emporte tout avec elle et magnifie chaque plan. Du grand art qui nous rappelle que l'homme, c'est Kris Kristofferson – et qu'Isabelle Huppert était alors belle à se damner.
Un scénario plus intéressant que celui du précédent opus, une distribution (presque) sans fautes, une mise en scène aboutie et parvenue à maturité et des scènes de combats qui posent de nouveaux jalons comme référence du genre. Claque visuelle, claque esthétique, claque dans les dents : un film noir et nerveux comme seuls les asiatiques savent le faire – et Gareth Evans est gallois (cf. critique Roland)
Wes Anderson au sommet de son style. Drôle, touchant et plastiquement époustouflant, le film bénéficie d'un casting sans commune mesure. À partir de là, Anderson doit prendre toutes les précautions nécessaires pour ne pas faire le tour de lui-même et devenir le nouveau Tim Burton.
Trois films, trois masterpieces. McQueen est indubitablement l'un des metteurs en scènes les plus doués de sa génération et du cinéma actuel. En maîtrise totale de son art, il nous livre une œuvre majeure soutenue par l'interprétation de haute volée de Chiwetel Ejifor, Lupita Nyong'o et Michael Fassbender pour ne citer qu'eux.
La justesse d'un propos qui évite l'écueil mélodramatique d'un sujet sensible et encore à vif. La justesse des personnages incarnés par Matthew Mcconaughey et Jared Leto, antihéros magnifiques et fort justement oscarisés. La justesse de traitement par Jean Marc Vallée. Incontournable. (cf. au choix : critique de Roland - critique de Charlotte)
BONUS 2013 (pour faire chier le rédacteur en chef) :
Un Scorsese plus vert et un Leo plus mûr que jamais. Une œuvre outrancière, romancée, jouissive et jubilatoire avec de belles découvertes au rayon interprétation – Jonah Hill, Kyle Chandler et, ô mon dieu, Margot Robbie. Martin nage en eaux connues mais il le fait comme personne. (cf. critique de Roland)
MES FLOPS :
Eva Green nue. Juno Temple nue. Le reste du film est à jeter : scénario indigent et mise en scène molle du genou, clairement en-dessous du premier opus.
Un biopic caricatural et sans âme au propos fouillis et au montage qui laisse songeur. Si Amanda Seyfried s'en tire avec les honneurs, le film passe totalement à côté de son sujet.
Une première moitié qui laisse augurer le meilleur avec un Jude Law en roue libre absolument irrésistible. Et ça tombe dans le ravin pour relever de l'anecdote improbable et sans véritable enjeux (SPOILER : le climax du film repose sur la menace d'un caïd de couper le sexe du héros parce que ce dernier a tué son chat quand il était petit…)
4 - La Reine des Neiges (Chris Buck et Jennifer Lee)
Une bouse absolue (ndr : en même temps, ladite bouse est sortie l'année précédente, mais on s'en fiche un peu). Cf. la critique parue sur ce site.
5 - Ex-æquo : Albert à l'Ouest (Seth McFarlane) / Interstellar (Christopher Nolan) / Le Hobbit : La Bataille des 5 Armées (Peter Jackson)
Sans être de véritables flops, ces films sont des déceptions face à l'attente suscitée. Si Seth McFarlane peine à trouver une histoire plus épaisse qu'un (grand) épisode des Griffin ou d'American Dad qui se mettrait enfin au service de sa comédie, Chris Nolan souffre pour sa part de sa propre volonté de devenir le nouveau Kubrick et de vouloir faire un chef d'œuvre à chaque film – et c'est peine perdue : depuis Batman Begins, ses films ne sont jamais aussi profonds, beaux et intelligents que ce qu'il aimerait nous faire croire.
Et pourtant, dans leur globalité, ces deux films sont loin d'être mauvais.
On pourra en dire autant pour le bon Peter : alors que cet ultime chapitre du Hobbit devait être le point d'orgue de cette trilogie, son paroxysme exultant, nous nous retrouvons face à une désagréable impression de film bâclé, étrangement monté et s'attachant à des événements ou des personnages dont tout le monde se fout au lieu de se centrer sur l'action qui nous intéresse. Le plaisir d'être en Terre du Milieu est toujours là, mais quelque chose est passé à côté. Attendons la version longue en dvd.
CHARLOTTE
LA FORCE DE LA JEUNESSE (et de ceux qui la soutiennent) :
Je suis Sammy. Je fais du drapeau américain une cape et je cours, je m'en vais. Je veux quitter cette maison de toqués de la vie, dont on me dit qu'il n'y a pas de mur mais dans laquelle on m'incite à rester. Ça siffle quand j'en sors ... ! C'est une maison où l'on reconstruit. Moi, je veux juste jouer et courir. La preuve je reviens, mes petites étoiles sur le dos. Un petit Batman en souffrance, aux couleurs de nations unies dont on pique le symbole, et dont on s'évertue, tant bien que mal, à recoller les morceaux, jusqu'à la reconstruction. Il faut grandir et gagner.
L'osmose violente et troublée de trois personnages qui nous atteignent en plein coeur par tous les atouts que le cinéma peut avoir quand il est le plus inspiré : les acteurs, la musique, les dialogues, les plans, le cadre qui explose, l'histoire, l'espoir. Tout un monde intime s'ouvre et l'on y découvre de la pudeur, des nouveaux mots, de l'amour, de l'excès, de la folie, de la tragédie, de la fucking fraise. Unique et bouleversant.
Dès que Gabriel entre dans la salle de classe, on est emporté comme Leonardo. Une histoire de sensations peut-être? Ça coupe au bon moment, on montre les bonnes choses (les frémissantes, les enivrantes), il y a des jolis mots, une chanson qu'on écoute encore car tournant dans nos têtes, et surtout une douceur et une grâce. Un film parfait de moments parfaits, qui nous offre l'agréable (et frustrante) sensation de ne plus vouloir quitter ses personnages à la fin du film.
Un élan de film qui débute par une course, qui voit la fugue pour la liberté, les créations sur les ruines, la mélodie de l'émeute, la violence de et pour la jeunesse. Plein de trésors dans le cadre qui va chercher la musique, les couleurs, l'espace pour le questionner, la force d'une comédienne (Céline Sallette) et celle, immense, de non-comédiens. Gatlif dépasse la valeur actuelle et sociale de son sujet pour une raison : il nous touche.
Parce qu'il y a eu des beaux documentaires cette année au cinéma, parmi lesquels ces deux films qui se répondent par le thème de la jeunesse multi-culturelle, vue comme un lien entre les pays, les religions ou les questions politiques. Les deux films se regardent comme des fictions avec comme en rêve de fin une unité possible. Ça pêche un peu niveau qualité de l'image pour La Cour de Babel, mais les visages de tous ces jeunes n'en restent pas moins fascinants à regarder.
MENTIONS SPÉCIALES :
Pride, Lilting, Joe, Dallas Buyers Club, Her, Mister Babadook, Qui Vive, Jimmy's
hall, The Rover,
Interstellar
LES MAUVAISES IMAGES :
Ce film m'a fait l'effet d'une sortie de chez l'ophtalmo après un fond d'œil : des halos jaunes encore imprimés sur la rétine et qui font loucher. Mais sinon, 'y a aussi des millions de ralentis sur RIEN, des captages de grains de poussière dans l'air (le mec fait de l'art attentiiiion), du faux en pagaille, un dieu roi en slip doré. Une sorte de série de diapos jaunies par le soleil, sur les bienfaits (?) de la lutte à plusieurs, sur terre, sur mer, devant laquelle on choperait vite la tourista. Evaaa refais jamais çaaaa … !!! Le film le plus moche de 2014.
2 - L'Homme qu'on aimait trop (André Téchiné)
En orchestre dans le Palais des festivals, à Cannes. Une belle robe. Une voisine classe (big up Marion). Mais euh comment dire... C'est ennuyeux à mourir sur l'écran. Une histoire vraie non résolue, du coup bah c'est pas résolu non plus dans le film. Des personnages bourgeois relous, campés par un Guillaume Canet ennuyeux, une Catherine Deneuve endimanchée, une Adèle Haenel à qui on fait ouvrir la porte à poil. Grphmffffffffffff !
Je profite de cette troisième place pour SURTOUT adresser une requête au Père Noël, s'il n'est pas encore parti : s'il peut nous ramener un Johnny Depp en forme et RÉVEILLÉ et qui arrête de nous chier dans la colle, hein. Parce que son rôle de wifi là, qui lui permet de disparaître pour réapparaître en mode virtuel, on n'en est pas dupes. Cette histoire d'écrans, d'ordinateurs qui contrôlent les hommes lui ressemble pas. Quelle idée de se mettre ainsi à distance sur des écrans alors que tout son génie, qu'il a su exploiter naguère, est d'incarner – au sens cinématographique de corps, de visages, d'apparences - des personnages et des mondes infinis. Arrête de faire genre Johnny, retrouve ton chemin.
4 - Noé (Darren Aronosfky)
Dans la grande machine à laver d'Aronosfky (beaucoup d'eau, ça tourne, du déluge d'adoucissant), Russell Crowe est THE big lessive. Il éradique impuretés et saletés, et ne garde que des beaux ptits z'animaux. Deux par deux s'iouplait. Parce que les hommes c'est cracra. Mais même Big Russell finit par être antipathique, et on voudrait comprendre la bonne morale, la finalité divine de ce grand ménage.Noé est dans mes flops surtout pour marquer ma déception, car après deux films parfaits dans leur résonance mutuelle de deux êtres qui luttent contre eux-mêmes plus que jamais (The Wrestler en 2009 et Black Swan en 2011), on perd ici un attachement qui nous fait nous demander si Aronosfky n'aime donc plus l'homme qu'il mettait si bien au centre de ses films "du tourment". Si l'arche est immense, les terres dévastées poétiques à souhait et les couchers de soleil magnétiques, rien ne valait mieux que les corps à corps de la danseuse et du catcheur dans leur espace scénique respectif. La grandeur à échelle céleste a perdu sur son chemin l'intensité du petit être.PS. Et pendant ce temps là, Anthony Hopkins cueille des fruits rouges sous la pluie.
Le film oublie la tension que son trio de personnages aurait pu produire par leurs secrets, leurs silences et dans les choses qu'ils ont manquées – surtout quand ils sont interprétés par de grands acteurs. La belle idée scénaristique du cœur abîmé -au sens propre- de Benoit Poelvoorde est balayée tel un poing dans la tronche par la voix off intello mode Nouvelle vague surgie de nulle part, la musique alarme incendie (une cloche métaphorique peut-être, gniark) et les zooms gros comme une tâche de vin sur une nappe blanche. Ça sent pas très bon.
BAILLEMENTS, INCOMPREHENSIONS, ETONNEMENTS (et autres snif) :
Sous
les jupes des filles,
Mademoiselle Julie, La French, Retour à Ithaque, The Salvation
MUMU
MES TOPS :
La quintessence du cinéma d'animation japonais. Riche et épuré, simple et beau.
2 - Whiplash (Damien Chazelle)
Un regard ultra-réaliste sur la perversité narcissique et une déclaration d'amour passionnée pour le jazz... ce qui nous donne un grand film qui honore le sens du mot CINÉMA.
Anderson pousse son style visuel à son paroxysme. Paradoxalement, il ne tombe jamais ni dans la redite, ni dans l'auto-caricature. Pourquoi ? Parce qu'il ose aller au-delà de son univers et se réinvente malgré tout. Au sein d'un carnaval burlesque, il ose l'incursion de la violence et des instants mélancoliques... encore inédits au sein de sa filmographie. Sans aucun doute son meilleur film !
Une comédie française dans un top du DWARF ? Oui ! Et une des plus belles surprises de cette année. Le récit de la rencontre improbable entre le populaire, un jeune acteur sans prétention, et l'élitisme, un vieux maître intello. Ce qui nous offre un film frais, émouvant et drôle, en plus d'être un bel hommage à Eric Rohmer et Jocelyn Quivrin.
L'équipe de Laika a encore frappé... et très fortement une fois de plus. Après l'excellent Coraline et le très sympathique Paranorman, Les Boxtrolls est une véritable avalanche d'humour absurde et un grand hommage au cinéma d'animation "à l'ancienne".
MENTIONS SPÉCIALES :
Tel père tel fils, The Homesman, Le Vent se lève, The Lego Movie, The Zero Theorem, Les Gardiens de la Galaxie, Boyhood
LES FLOPS :
Besson, si tu savais... ton 2001 où tu te le mets !
2 - Transcendance (Wally Pfister)
Après Scarlett en clé USB, Johnny en tournesol.
Le même rôle dans les deux films de chiotte ci-dessus... Néanmoins, sans les sourcils de Dreamcatcher.
Bah pas moi.
AVE CESAR ! CEUX QUI S'ENNUIENT TE SALUENT. Aucun souvenir d'avoir vu ce truc... Et vous ?
Remerciements spéciaux : Roland M pour sa connexion internet et Marie W-N pour sa bravoure lors du visionnage de ces étrons...
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