26/02/2015

CRITIQUE : LES CHEVALIERS DU ZODIAQUE : LA LÉGENDE DU SANCTUAIRE (Saint Seiya : Legend of Sanctuary - Keiichi Sato - 2014)

CDZ (TROP) ABREGE

Constellations consternantes



Réalisé par Kei'ichi Sato, La Légende du Sanctuaire est un étron film d'animation en images de synthèse adapté du manga Saint Seiya. Créé à l'origine par Masami Kurumada, le manga est bien connu en occident, surtout du côté de la génération Dorothée :


                C'est la chanson des z'héros...

Au commencement, il y avait une Déesse chargée de protéger la Terre, Athéna. Gardienne de l'équilibre, elle fut cachée des Forces du Mal. Quand sa vie est menacée, Seiya et les Chevaliers de Bronze endossent leurs armures. Ce sont les Protecteurs d'Athéna, les Chevaliers du Zodiaque. Pour sauver leur Déesse et l’avenir de la Terre, ils vont devoir atteindre le Sanctuaire du Grand Pope et y affronter sa légendaire armée des 12 Chevaliers d'Or. 
        Je préviens tout de suite : cette critique a été accouchée dans la douleur. Après un premier visionnage à jeun, j'ai dû compenser cette expérience avec un second essai sous alcool, espérant un quelconque potentiel nanar de ce bordel...

Par contre, je n'étais pas très frais quand je l'ai vu...
Nouvelle production de la Toei après un Albator plus bâtard que jamais, revoici les héros mythologique en armure. En effet, il s'agit ni plus ni moins qu'un reboot en bonne et due forme. Visiblement la Toei semble faire le pari d'adapter sur grand écran les héros de jeunesse de toute une génération dans l’espoir, peut-être d'en conquérir une nouvelle. Et bien vous avez foiré sur toute la ligne. Mais sur tout. C'est fort, putain !


Les mecs ont réussi l'exploit de raconter l'histoire du sanctuaire (Athéna reprend son trône avec l'aide des Chevaliers de Bronze), en seulement 1h30. Un véritable challenge compte tenu du travail initial de Kurumada. D'ailleurs, Kozo Morishita a réalisé 73 épisodes sur ce seul et unique événement. Alors, bien évidemment, le scénario du film est bourré de trous et tente d'aller à l'essentiel. Or Sato ne développe ni l'univers ni le potentiel mythologique (le Cosmo) et ne reprend que les grandes lignes de l'anime. Ce qui pose également un problème. Si ce reboot a pour principal objectif, comme je le pense, d’intéresser un nouveau public, celui-ci ne risque-t-il pas d'être par moment rebuté par certains aspects que seuls les vrais fans de la première heure peuvent connaître ? Difficile à dire...

Le design du film est à des années lumières d'un Pixar ou d'un Dreamworks récents. Certes si certains effets visuels sont beaux, notamment les plans dans l'espace, l'arrivée sur Terre fait tomber le soufflé, notamment où l'on voit pour la première fois Mitsumasa le père adoptif d'Athéna... Non seulement c'est moche, mais ça nous fait également reculer de 10 ans en arrière. J'avais l'impression de revoir Final Fantasy le film ou une quelconque cinématique de Tekken 4. Et ça franchement, ça fait mal. Alors oui, le design se veut fidèle au manga, mais les personnages sont animés avec un balai tellement enfoncé dans le cul qu'ils ne font ressentir aucune émotion (notamment Athéna). Toutefois, la Terre n'est pas le seul endroit qui nous pique les yeux. Le fameux Sanctuaire ressemble ni plus ni moins à un Asgard made in Leader Price. C'est sale. 
      En ce qui concerne les personnages, ils ne sont pas épargnés non plus. Leurs combinaisons sont modernisées, moins portées par le ridicule, mais tout aussi faiblardes en terme d'iconisation. Par moment, j'avais l'impression de voir des costumes provenant tout droit de Power Rangers (sûrement le style des casques). Si durant mon premier visionnage j'avais vraiment le sentiment que tout était foireux dans le design, ça n'arrangeait rien étant bourré.


Tiens, en parlant des personnages, ceux-ci sont caractérisés de façon grossière et débile. Leurs traits de caractères sont proportionnellement inverses à la qualité d'expression de leurs visages en image de synthèse. Et bordel, qu'est ce que c'est niais ! Certes, c'est japonais mais cela n'excuse pas tout. Le plus drôle reste les traits physiques utilisés, notamment du côté des Chevaliers d'or. Par contre Shun est moins fleur bleue que dans l'animée. Bizarre...

Seiya, abruti, vaniteux et gaffeur de surcroît. Le rigolo de service :



Shiryu, le sérieux de la bande, donc personne ne l'écoute :






Mu, le smart guy des Chevaliers d'or (d'où les lunettes, CQFD) :



Aolia, le beau gosse emo avide de revanche (donc rebelle, donc piercing sur la lèvre) :



Deathmask, le borgne fan de comédie musicale (moment labellisé WTF) :



Ikki, l'homme qui tombe à pic :



Du côté de la réalisation Kei'ichi Sato s'oriente plutôt vers une influence occidentale à la Zack Snyder. Ralenti putassier, mouvement de caméra folle et incompréhensible, le mec va loin. Trop loin même. Par moment l'action est tellement confuse qu'il est difficile de savoir qui se bat contre qui. Ça part dans tous les sens, comme une balle rebondissante. Tout va trop vite et on finit par perdre de vue les enjeux ainsi que les intérêts. Tout est fait pour ne traiter que le côté spectaculaire de l'histoire. Qui dit spectaculaire dit également violence, surtout dans ce genre d'histoire. Dérivé d'un shonen, ce film ne propose ni goutte de sang, ni réelle séquence dramatique. Tout est aseptisé pour laissé place aux actes héroïques. Gamin, je me rappelle bien du dessin animé et il n'y avait pas un épisode où Seiya ne pissait le sang (et j'exagère à peine hein). C'est vraiment surprenant cette mise à l'écart frontale de la violence. Ce serait comme adapter Ken le Survivant sans aucune goutte de sang ni une seule explosion de têtes. Inconcevable pour moi. Mais bon, la Toei cherche visiblement à se tourner vers un jeune public, et pas seulement adolescent. 


Si la première demi-heure nous laisse un peu le temps de découvrir les personnages et l'enjeu principal, le reste est un fouillis sans nom. Non seulement c'est bancal tout du long, mais c'est moche à en faire pâlir une Playstation 2. Doté d'une réalisation dégueulasse à faire passer Michael Bay pour le nouveau Kubrick, ce film est un ratage complet de bout en bout et même avec l'aide de l'alcool, vous ne vous en remettrez pas.

Et comme dirait l'autre...


Roland aka Francis Hustler

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