18/01/2014

CRITIQUE : CASSE-TÊTE CHINOIS (Cédric Klaplisch - 2013)

L'AGE DE RAISON

Suite et fin du triptyque de Cédric Klapisch
    En 2002, avec L’auberge espagnole, Cédric Klapisch nous racontait les aventures de Xavier (Romain Duris), 25 ans, étudiant « Erasmus » à Barcelone, ses histoires d’amitié, de cœur, de cul et l’impact de toutes ces expériences sur ses choix de vie. En 2006, Les Poupées russes nous le livraient jeune trentenaire, écrivain/pigiste en galère, en proie à la passion et à ses vieux démons (de midi – un peu précoces mais néanmoins réels), et lâchant finalement sa vie parisienne pour rejoindre sa belle Wendy (Kelly Reilly) à Londres. On le retrouve aujourd’hui quadra, père de deux enfants et tout juste séparé dans Casse-tête chinois, en référence entre autres à Chinatown, quartier new-yorkais bien connu dans lequel il pose ses valises pour ce troisième opus, un peu en-dessous du diptyque original, certes, mais quand même sacrément sympa.


    Avec un scénario un peu plus calme et il faut le dire, moins fourni en terme de péripéties, Casse-tête chinois ne parvient pas à retrouver toute l’énergie déployée dans les deux premiers volets. En plus de quelques redondances dans les procédés humoristiques, on déplore surtout que, contrairement aux précédents et aux habitudes du réalisateur en général, les seconds rôles soient assez inexistants et manquent d’étoffe (mis à part l’éditeur joué par Besnehard, qui sert de fil conducteur au récit). Manquent également les émotions fortes, les histoires d’amour lyriques… 

   Un épisode un peu plus sage donc, à l’image de la quarantaine vécue par Xavier ? Et pourtant toujours le même joyeux bordel, les mêmes personnages hauts en couleurs. C’est si bon de les retrouver, on a tant aimé les voir s’aimer, se chamailler, se faire la gueule, se faire l’amour… Et puis il y a toujours cette pêche et cet humour, notamment grâce au montage et à la narration, qui restent fidèles à la structure que l’on connaît bien : Xavier qui écrit son roman et nous, spectateurs, qui y assistons au fil de l’eau, mise en abyme intelligente et fondement de la trilogie.

   Sans éviter totalement le côté plan-plan de l’âge mûr, Klapisch réussit tout de même à pimenter cela par quelques idées scénaristiques qui, si elles ne sont pas très originales, ont au moins le mérite d’être bien amenées et toujours impeccablement portées par les acteurs : sans trop en révéler le contenu, la scène de l’hôpital où Isabelle (Cécile de France) remercie Xavier est vraiment touchante. Le plan final également, beau et sincère.


Les aventures de Xavier à New-York
    Y a pas à dire, cette troisième étape, à l’image des deux premiers films, laisse elle aussi son empreinte. Parce que nous, je veux dire, NOUS, cette génération de fans de L’auberge espagnole et des Poupées russes, à peu près trentenaires aujourd’hui, on a grandi avec Xavier ! Et on repensera à lui à chaque étape : ce grand romantique pourtant souvent infidèle qui, encore une fois, couvre ses amies volages (vilaines !), ce mec drôle et imparfait fait partie intégrante de nos références. C’est pour cela que Klapisch – sans même mentionner le génial Péril jeune – restera toujours pour moi un réalisateur français important, celui qui a créé cette galerie de personnages névrosés, sympathiques, réalistes, poétiques, parfois chiants mais jamais caricaturaux. Et assister sur grand écran à la fin de l’histoire, c’était quand même vachement émouvant.

Caroline Mrowicki

2 commentaires:

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