On a quitté la spirale
folle à la vitesse d'une autoroute du soleil malgré tout ralentie
par les embouteillages – comme s'ils étaient là pour nous
rappeler le retour imminent du quotidien. On a enchaîné sans
possibilité de pause par autre chose, et c'était un peu violent. On
a laissé quelques jours passer, sans retourner au cinéma ni même
sans voir de films. Pour se rendre compte réellement de ce qui est
resté, de ce qui s'est niché confortablement dans un coin de notre
tête, au côté des images qui sont déjà là.
Un gâteau trop beau
pour être vrai ?
Un festival de cinéma
est un gros gâteau appétissant fait de plusieurs couches aux
saveurs différentes, et on en a tellement mangé que certaines se
sont faites un peu envahir par d'autres plus fortes en goût.
Attention aussi à l'indigestion : à force de manger avec autant
d'appétit, est-on encore capable de différencier telle ou telle
saveur ? C'est toute la crainte et la curiosité d'un festival de
cinéma vécu dans sa totalité : un buffet à volonté avec la
recherche, en fond, de la cerise sur la gâteau.
Arrêtons là les
métaphores culinaires. Il est nécessaire de revenir sur ces onze
jours de cinéma, 26 films vus au total, pour faire un peu de tri,
pour essayer de répondre à des questions qui nous ont titillé
alors que nos yeux étaient rivés sur l'écran du Palais des
festivals. Pourquoi ce film est en compétition et pas un autre ? On
a cherché la réponse comme si elle expliquerait des choses aussi
sur nous-même. Après quelques jours de festival, comme le bof était
de mise, on a commencé à douter de sa propre sensibilité. Et si
c'était moi, en fait, qui n'étais plus capable de recevoir une
histoire et de voyager avec elle ? L'effrayante pensée que le cinéma
ne pourrait plus marcher.
On vit chaque journée de
festival à la recherche d'une pépite comme d'autres cherchent de
l'or – et tout ça n'est pas de tout repos, surtout à Cannes. Mais
cette année, pas de coup au cœur gros comme un monde (bleu, suivez
mon regard vers la
lune), pas de
Mommy ou de
Divines
arrivant par surprise en nous terrassant. Peut-être parce que des
pépites d'or, on n'en trouve pas dans toutes les rivières, et que
c'est pour ça qu'elles sont rares. Si il n'y avait pas de films
moyens, imparfaits et incomplets, les chefs-d'œuvre auraient moins
d'effets.
De la difficulté du
vrai visage.
Penchons-nous donc un
instant sur ce qui a raté. Une des fréquentes erreurs surtout en ce
lieu pompeux est d'utiliser le cinéma comme instrument poseur qui
se donnerait un genre. Quand le faiseur d'images s'appelle Haneke ou
Ozon, et donc que son nom est devenu invincible, il peut croire qu'il
lui est possible de tout filmer et que le résultat sera forcément
merveilleux. Pas de bol, les loulous. Le choix de nous parler en murs
facebook et sms dans Happy End nous laisse stoïques et creuse
définitivement le fossé entre nous et les personnages. Claudio
Capéo ou les Fréro Delavega en fond sonore ? Certains vont dire que
le populaire est sublimé par l'auteur. Ce serait très bourgeois
comme démarche. Joachim Lafosse utilisait « Bella » de
Maître Gims dans L'économie du couple (2016),
et la chanson était prise pour ce qu'elle est : une musique aimée
des jeunes de l'âge des fillettes de l'histoire, qui devenait
partage et communication le temps d'une scène pleine de grâce. La
distance est partout dans Happy End, à l'image de ces
écrans qui font barrage, et toute cette famille peut bien crever, on
s'en fout un peu. C'est quand même un problème, vous ne trouvez pas
?
Quant à François Ozon,
je suis curieuse en général de voir son cinéma ; je connais ses
obsessions, elles me font sourire, c'est bien qu'il en ait, il ne
serait pas lui sans. Mais là. C'est lui qui aurait du se regarder
dans un miroir : où a-t-il trouvé cette histoire ? A dédoubler
son/ses personnage/s ainsi, sous couvert de psychanalyse, il touche
au ridicule. Ses métaphores sont grosses comme des montagnes : le
chat, les œuvres exposées dans le musée où l'héroïne travaille,
la gémellité pour dire l'intériorité complexe. Il prétend, par
son premier plan #originedumonde, explorer l'intimité féminine. Il
n'arrive qu'à en émettre un propos assez douteux, et il noie ça
sous un twist tout aussi grossier. Empruntant par ci par là au genre
fantastique, horreur ou gore – on ne sait pas trop, en fait – il
ne nous reste que l'envie, devant cette héroïne souffrant de maux
de ventre, de sortir quelques punchlines du style, François, laisse
le ptit alien dans le bidou de Sigou, stp, et arrête de chiper les
jouets des autres.
Le sujet choisi ne fait
pas tout si les personnages ne vibrent pas par tous les pores :
Jupiter's moon évoque les migrants mais s'enlise dans sa
métaphore en lévitation, Frost parle de la guerre en Ukraine
mais se coltine deux visages lisses et fades pour faire figure de
bénévoles humanitaires, sur une route ennuyeuse alors qu'elle est,
dans la réalité, semée de dangers.
Un film doit être
sincère. Son personnage doit être un COEUR, dans le sens agité de
convulsions qui lui sont propres, investi d'être lui, et il doit
nous être limpide, pas dans sa biographie, mais dans son/ses état/s
d'individu, et la mise en scène doit nous en offrir une lecture
claire.
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LOL Michael hé on n'y a même pas cru à ta blague |
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Coucou ! J'ai rien à faire là mais c'est marrant
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Enfin, la rencontre,
entre étouffements et rêves.
C'est tout à fait le
cas de Joe, dans You were never really here de Lynne Ramsay.
Le personnage est dépeint avec les traumatismes qui l'habitent et le
suivent quotidiennement : des images, presque subliminales, se
collent à ses trajets d'adulte. Ses regards évanouis, ses bras
ballants nous apparaissent clairement comme une définition littérale
: l'enfant a été secoué, l'adulte en est resté profondément
abîmé. C'est une voix intérieure qui ouvre le film : un enfant
compte et recompte pour lui-même. Et puis un visage, qui semble
s'entraîner à respirer sous un sac plastique. On nous dit, en
introduction, cela va être dur, mais on va essayer de s'en sortir.
Joe est un homme de main embauché pour retrouver des gens ou s'en
débarrasser. A part sa mère, rien ne semble le faire vraiment
réagir, et ses pensées noires le suivent comme des têtes
chercheuses. Jusqu'au drame, et jusqu'à la rencontre avec une autre
abîmée de la vie. Il aura fallu attendre le dernier jour de la
Compétition pour trouver un personnage qui nous soit enfin raconté
de la bonne façon et avec lequel on se sente intimement proche. Des
images sensitives et un être incarné – merci Joaquin Phoenix pour
son incroyable densité de jeu, il est bien sûr une des pièces qui
permettent la réussite du portrait.
A un moment, dans cette
course aux images, avec en moyenne deux films par jour, forcément,
on voit apparaître quelque chose qui est soi, avec les bons atours.
C'est fabuleux comme moment celui où l'on se dit ah ! C'est moi !
Sans que cela soit exactement le cas bien sûr.
Le hasard fait bien les
choses et il a mis sur notre route, en premier de séance, un
court-métrage brésilien, à un moment où l'on n'avait le temps de
n'en voir que deux et d'abréger la projection, programme cannois
oblige. Nada de Gabriel Martins s'ouvre avec un travelling
brassant le lieu et son foisonnement : une rue et ses passants tous
occupés à leurs activités quotidiennes. Deux circulations pour ce
travelling, un mouvement d'observation de la routine des gens, et un
mouvement qui dessine un trajet, une route. Tous s'évertuent à
tracer celle de Bia, tout juste 18 ans. Ses profs, la conseillère
d'orientation qui se pointe en plein cours avec son micro, pour être
sûr que sa voix – celle de la norme – sera bien entendue. Les
camarades de Bia savent ce qu'ils veulent faire , orthodontie, ah oui
c'est bien tu as déjà un beau sourire,
#blaguedeconseillèredorientation, médecine, ah oui c'est bien
médecine ... Les parents de la jeune fille ne sont pas dans le
conflit ou l'obligation, mais quand même, elle pourrait passer le
BAC, ça ne coûte rien. Mais tout coûte, tout prend du temps. Bia
ne veut rien d'autre que son rap, qu'elle fredonne dans sa chambre.
Rien dans tous ces chemins tracés d'avance par les autres ne lui
fait sens. Le réalisateur offre un personnage et son individualité
en quelques minutes, assise à sa table de classe, casque sur les
oreilles dans les couloirs surpeuplés, devant les bougies du gâteau
d'anniversaire qu'elle ne veut pas souffler. On la saisit elle au
milieu de ce monde de la norme qui est aussi le nôtre, et Bia a les
tripes de même seulement souhaiter autre chose. Son bonnet
« troisième œil » fait presque d'elle une sage voyant
mieux que les autres aveuglés par leur horizon pré-tracé. C'est le
premier cœur que l'on a vu battre à Cannes cette année, le premier
souffle d'une révolution pour la survie des rêves.
Débuter par un
travelling contextuel, pour ensuite dessiner le trajet d'une personne
ne voulant que ses propres envies : c'est le mouvement que doit créer
le cinéma. Mettre les choses en opposition, et montrer que l'on peut
voir plus loin. Ce film est une promesse d'avancée, pour Bia, au
début de sa vie d'adulte. Pour le cinéma aussi, et cela révèle
un geste de jeune réalisateur que l'on espère retrouver bientôt :
tout est encore à venir.
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"Et ça vaut le coup ?" A mort que ça vaut le coup Bia |
Ce trajet entre le
quotidien et le rêve, un autre film l'a emprunté. Patti Cake$
raconte l'ascension de Patricia, alias Patti Cake$, qui ne vibre
également que pour le rap. Le film s'ouvre par le bling bling du
clip dont elle s'imagine être la star aux côtés de son rappeur
préféré, et puis le réveil sonne, et c'est le retour dans la
morne matinée. Le film a les codes et la construction classique d'un
feel good movie, mais qu'est-ce que c'est drôle, plaisant et
vibrant. Patti a un meilleur ami pharmacien, qui la lance au micro de
son magasin comme on la présenterait sur scène, et voilà les
paillettes entre deux rayons de médicaments. Elle a parfois honte de
sa mère, surtout quand cette dernière se pointe au bar où elle
travaille et commande des shots. Aimée des poivrots et fan de
karaoké, la douceur et la mélancolie se devinent derrière cette
maman excessive. Patti est aussi un peu ronde. En fait, plutôt très
ronde. Elle va devoir se faire respecter deux fois plus, surtout dans
un milieu comme le rap. Les battles sont pour le coup un parfait
mécanisme scénaristique : ils mettent en relief le combat que va
traverser une jeune femme pour être elle. Et réussir, avec la team
de ceux qui sont toujours à l'arrière-plan du cadre sociétal, ici
ses potes et sa famille. Je vote mille fois plus pour ce genre de
film qui fait du bien que pour des films sinistres, poseurs, moyens
ou indifférents. Le cinéma est toujours vrai quand il raconte ce
qu'il y a entre le quotidien et le rêve, et quand il fait passer ses
personnages de l'un à l'autre.
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#pochettedalbumdemalade |
Les belles intimités
émergentes.
Nous sommes finalement donc arrivés
à de vrais visages, intelligemment peints. Avec Joe/Joaquin de You
were never really here, deux films se retrouvent sur le podium de
la parfaite alliance du fond et de la forme dans la transmission d'un
portrait.
Entre soif extrême,
noyade et dessèchement, le bel exercice de style de l'actrice
Kristen Stewart, de passage à la réalisation avec son premier
court-métrage Come Swim, nous dévoile, un peu, ce qu'on
pensait bien qu'il pouvait se passer dans sa tête : des
murmures, des creux, des remous. Sa personnalité hors norme donne un
premier court prometteur. En 18 minutes, un personnage et ses
souterrains prennent forme dans la mise en scène par le biais de
l'abstraction. Cette abstraction sera aquatique : les souvenirs
sont le bruit de gouttes qui tombent, le manque, la tristesse ou la
solitude deviennent une peau qui se craquelle sous un puissant
soleil, comme le ferait celle d'un homme fait d'argile. Kristen
Stewart coupe, répète, garde dans le champ son personnage sur son
chemin, qu'on comprend, quel qu'il fusse réellement. Boire la tasse.
Prendre l'eau. Être en apnée. Tous ces plans d'eau figurent ces
expressions.
C'est assez enivrant
d'observer le début dans la réalisation d'une déjà très belle
comédienne, sa façon de dévoiler des images, un profil, une
histoire et des sentiments sans tout dire, en maniant aussi bien
l'art de la métaphore. Métaphore qu'elle file pendant 18 minutes et
qu'elle ne lâche jamais. On se pose des questions, et on a hâte de
voir la suite du ruisseau, de ce courant si rapide. Thierry Frémaux
a annoncé que Stewart avait depuis réalisé d'autres choses. Dans
la tête de la méga star américaine, pour qui on peut bien attendre
des heures, coule donc une rivière, sinon plusieurs. Un bon début,
empli d'intimité et éperdu comme son personnage, et agité
également par une grande soif, d'images celle-là.
Il
y a des cinémas de la vie de l'humain, une vie pour qui l'on
ne doit pas baisser les bras, celle qui remplit tout le cadre, mais
dont le hors-champ est peuplé de projectiles agressifs qui
l'abîment. Et en effet, pour prélude au portrait, il y a une
blessure. La vie qui emplit The Rider de Chloé Zhao, c'est un
visage, celui de Brady, dresseur de chevaux du Dakota du Sud. Le film
s'ouvre avec sa cicatrice, béante sur son crâne, qu'il s'est faite
à son dernier rodéo. Chloé Zaho ne quittera jamais Brady,
l'observant pendant tout le film patiemment ; elle ne va pas
interrompre ses longs exercices de dressage, car ils sont un
prolongement du jeune homme, il ne sait faire presque que ça. Sa
douceur avec les chevaux le raconte lui en tant qu'individu. Il y
aussi sa façon d'être avec sa sœur, et ses visites à l'hôpital
auprès de son ami paralysé suite à une chute de rodéo. Il lui
bouge les bras et lui recrée la sensation de rênes de cheval. Il
est conducteur, guide et protecteur des autres plus que de lui-même.
La caméra sonde toutes ses qualités et les met en lumière. Quand
Brady découvre son cheval blessé, qu'il sait à ce moment-là qu'il
doit l'abattre, c'est face à lui-même qu'il se trouve : tirer
ou ne pas tirer sur l'animal, renoncer ou ne pas renoncer à son rêve
de rodéo. Quels sont les rêves assez malléables pour être
domptés ?
Chloé Zaho m'émeut pour
la capacité qu'elle a à rester proche de l'humain à ce point et à
le retranscrire dans une telle douceur.
Elle filme un lieu
qu'elle commence à bien connaître, des gens qui ne sont pas
acteurs, mais qui, à force de les côtoyer, lui livrent beaucoup.
C'était la même démarche immersive quasi documentaire dans Les
Chansons que mes frères m'ont apprises, précédent film de la
réalisatrice, qui évoquait la question de quitter ou pas un
territoire auquel on est viscéralement attaché quand on rêve
d'ailleurs. Un lien intime et dangereux à la fois. Pour le Rider, il
va s'agir de savoir s'il continue le rodéo au risque d'y laisser son
corps. Une vie en l'état – l'acteur s'est réellement blessé à
la tête avant le tournage -, qui vient nourrir la fiction de ses
richesses et de problématiques précises (la perte d'un proche, le
handicap d'une sœur, celui d'un ami, la nécessité de trouver un
travail alors que le cœur préfère chevaucher). Une vraie relation
d'un frère et d'une sœur qui est là également avant que la
réalisatrice décide de poser sa caméra. Un bouillonnement, une
envie, qui divisent les pensées d'un jeune gars, on croit même
deviner certaines d'entre elles, tellement le cadre est proche,
tendre, attentif. Brady, même prénom dans la fiction et dans la
vie, a la pudeur et l'intensité rentrée d'un Heath Ledger, la
fougue attendrie d'un Vincent Rottiers, mais il est surtout lui. Et
il trimballe son monde derrière, sa culture et sa famille. Sous
l'œil d'une femme très talentueuse et intelligente, cela donne une
fusion de vies, et ça nous happe, nous spectateurs du bout de la
chaîne, alors que Brady, le vrai, s'en est retourné à ses bêtes,
ne réfléchissant pas au fait, j'en suis certaine, d'être devenu
personnage et vecteur d'émotions pour des gens, loin, loin de chez
lui. C'est tout l'art du cinéaste, capter une force et la
retranscrire. Chloé Zaho a l'art du portrait gracieux.
|
« Quand tu es un humain, tu dois être vivant.
Un cheval qui aurait ma blessure, on ne le laisserait pas vivre »
|
Des images ont donc
résisté à la vague de terne qui menaçait dangereusement le 70ème
Festival de Cannes. Elles prennent leur place sur la route de la
spectatrice que je suis, comme les cailloux du Petit Poucet. Elles
sont devenues souvenirs marquants, et l'on sait l'importance d'une
première projection. Qu'on les fête donc, en conclusion, ces images
qui ne se sont pas faites dissoudre par l'ouragan cannois, dans
toutes ces journées où l'on n'arrivait plus à penser. Sont encore
là, vibrants : la peau desséchée et la bouteille d'eau vide du
personnage de Come Swim, le sac plastique qui enserre le
visage de Joe, le bonnet troisième œil de Bia, les étoiles sur le
torse de Brady, le plan de fin sublime de froideur, de démence et
d'emprisonnement des Proies de Sofia Coppola, celui de Good
Time des frères Safdie qui s'attarde longuement sur le visage
fou de Robert Pattinson. Et le duo en live nouvelle star / maman dans
Patti Cake$, tiens on dirait Vanessa Paradis et Jeanne Moreau
entonnant le Tourbillon de la vie à ce même Cannes. On finira en
disant qu'il ne faut jamais, jamais, qu'un film oublie d'osciller
vers le cœur, pour que soit conservée la puissance du souvenir de
ses images.
Dates de sortie
française des films évoqués dans cet article :
Présentés en
Compétition :
Happy End de
Michael Haneke : 18 octobre 2017
L'amant double de
François Ozon : actuellement en salles
Jupiter's moon de
Kornél Mundruczó : 1er novembre
2017
You were never really
here de Lynne Ramsay : date indéterminée
Les Proies (The
Beguiled) de Sofia Coppola : 23 août 2017
Good Time des
frères Safdie : 11 octobre 2017
Présentés à la
Quinzaine des Réalisateurs :
Frost de Sharunas
Bartas : date indéterminée
Nada de Gabriel
Martins : voir festival de courts-métrages ?
Patti Cake$ de
Geremy Jasper : 30 août 2017
Come Swim de
Kristen Stewart : voir festival de courts-métrages ?
The Rider de Chloé
Zaho : date indéterminée
Lien pour le palmarès
complet du 70ème Festival de Cannes ici
CHARLOTTE